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LE
DRAME MACEDONIEN

IV.[1]
LA BATAILLE D’ARBÉLES.


I

La soumission de la Phénicie et de l’Égypte avait employé tout entière l’année 332 avant Jésus-Christ ; dès les premiers jours du printemps de l’année 331, Alexandre croit devoir reporter son regard vigilant vers l’Asie. Sur tout le littoral phénicien, de Myriandre à Gaza, nul indice de malaise ou de mécontentement ; les précautions ont été trop bien prises ; dans une seule province, dans la Cœlésyrie, confiée par le vieux Parménion à Andromachus, la turbulence des enfans d’Israël est venue donner aux populations un fâcheux exemple ; Andromachus a été brûlé vif par les Samaritains. Le châtiment ne se fait pas attendre. Une seule révolte sur tant de conquêtes ! c’est assurément moins qu’on ne devait craindre. Le danger n’est pas en Syrie, il n’est pas même dans la Paphlagonie, que soumet en ce moment Galas, dans la Lycaonie, que contient. Antigone ; dans Milet, dont Balacre interdit l’approche aux vaisseaux de Pharnabaze : il est au cœur du Péloponèse. Alexandre a bien fait, quand il a consacré dans le temple de Minerve les dépouilles des Perses au nom de tous les Grecs, d’ajouter : « à l’exception des

  1. Voyez la Revue du 1er septembre, du 15 octobre et du 1er novembre 1880.