Le chemin de fer du Sénégal au Niger étant sur le point d’être exécuté[2], les considérations qui plaidaient en faveur de la construction du chemin de fer transsaharien deviennent beaucoup moins pressantes. La date où la construction de celui-ci s’imposera va forcément dépendre de la fortune de celui-là.
Que veut-on ? Créer un débouché au Soudan pour ouvrir son immense territoire à notre influence et son riche marché à notre commerce. Ce but sera provisoirement atteint par la ligne du Sénégal. Une voie ferrée qui le mettra en communication avec le reste du monde est indispensable à ce grand pays jusqu’à présent fermé ; mais deux, c’est un luxe auquel on ne devra songer qu’autant qu’il aura fait ses preuves. Quel trafic peut-il alimenter ? Les données que nous avons résumées dans un précédent travail permettent à ce sujet les plus brillantes hypothèses, mais ce ne sont que des hypothèses : l’exploitation de la ligne du Sénégal aura pour premier effet d’en vérifier la valeur ; elle nous procurera, en outre, sur le Soudan une foule de renseignemens précis, et ces nouveaux
- ↑ Voyez la Revue du 1er décembre 1880.
- ↑ Depuis la publication de notre premier travail, la chambre des députés a approuvé la concession du chemin de fer de Dakar à Saint-Louis à la compagnie des Batignolles et voté les crédits nécessaires pour la construction d’une première section de la ligne de Saint-Louis au Niger, section comprise entre Médine et Bafoulabé.