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Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 44.djvu/439

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après le départ du capitaine Testard de Casamoloapam, il était rentré dans la ville et avait frappé de fortes contributions ceux des habitans qu’il accusait de s’être compromis avec nous. Autant pour se mettre un peu au large que pour donner la main, s’il était possible, à une colonne autrichienne, qui opérait du côté de Tuxtepec, le commandant Cloué se décida à pousser une reconnaissance par Amatlan jusqu’à Casamoloapam. Peut-être aussi, en occupant de nouveau Casamoloapam, voulait-il obtenir du maréchal l’ordre qu’il sollicitait si vivement de lui de ne point quitter encore le pays avant d’y avoir rien établi de durable. Le 7 avril, la Diligente partit avec une colonne de cent fantassins (tirailleurs et égyptiens) qu’elle déposa à Amatlan. Cinquante hommes de notre cavalerie mexicaine de Figuerero avaient suivi la rive. A deux heures de l’après-midi, ce même jour, la colonne complète, infanterie et cavalerie, entrait à Casamoloapam, que l’ennemi venait d’abandonner depuis une demi-heure. Après avoir mis la rivière entre eux et les nôtres, les libéraux firent un feu nourri de mousqueterie qui blessa un Égyptien, et se retirèrent à Chatallanguiz. Cette occupation fortuite de Casamoloapam ne pouvait se prolonger que si les ordres du maréchal l’autorisaient. Or le maréchal, tout en approuvant la manière de penser et d’agir du commandant Cloué, lui écrivit qu’il n’avait point de troupes à lui donner et lui enjoignit de se concentrer à Tlacotalpam et de revenir le plus tôt possible à Vera-Cruz. Comme on n’avait en outre aucune nouvelle de la colonne autrichienne de Tuxtepec, les forces franco-mexicaines quittèrent Casamoloapam le 13 avril.

Il n’y avait plus dès lors, puisqu’on allait partir, qu’à installer le bataillon Camacho dans la position défensive la meilleure possible, et le commandant Cloué fit pousser activement par ses marins et ses soldats le débroussaillement en forme d’abatis reconnu indispensable pour défendre les approches de la ville. C’était une rude tâche, car le bois, très fourré, se composait de beaucoup de gros arbres à fibre très dure. Les soldats du génie fortifiaient au fur et à mesure une série de petits postes pour lesquels il eût fallu deux cents ou deux cent cinquante hommes de bonnes troupes, armés de fusils à bonne portée. Où les trouver? Le bataillon Camacho n’avait plus que cent vingt-deux soldats très indécis, que nous continuions à garder. Une partie des soldats de Figuerero, armés de ces petites carabines de 0m, 50 de long et de 60 à 80 mètres de portée, dont on n’eût pu se servir efficacement si Tlacotalpam eût été sérieusement attaquée, étaient envoyés en garnison à Alvarado à la place de trente Égyptiens, qui n’y avaient été mis que provisoirement et qu’on renvoyait à Vera-Cruz. La compagnie de débarquement