ancien prisonnier de Puebla, conduit en France, puis gracié, nommé Théran. Le commandant militaire de Vera-Cruz savait si peu ce qui se passait, qu’informé du lieu de la réunion, il ignorait que ce fût la maison d’un homme aussi dangereux que Théran. Bien qu’on ne fût pas encore au mois d’octobre, il eût été bon que le commandant des terres chaudes se trouvât à son poste. En vain on lui demandait du monde, il répondait : « C’est comme cela partout. Je ne peux rien, car je n’ai pas assez de troupes, et Vera-Cruz est ce qui m’inquiète le moins, à cause de la marine. » Que pouvait faire cependant la marine, une fois la garnison enlevée, sinon menacer la ville d’un bombardement qui ne se fût pas accompli? De plus, les dissidens, après avoir pillé, s’en seraient allés. Du reste, le commandant supérieur disait vrai. Ses troupes, en trop petit nombre, avaient besoin d’être partout et n’étaient nulle part. Tous les postes entre Jalapa et Vera-Cruz s’étaient prononcés contre l’empire. Des bandes de brigands arrêtaient les bœufs et les provisions. Tour la première fois depuis plusieurs années, on venait d’être obligé de faire entrer en ville un troupeau de bœufs afin d’assurer l’alimentation pendant quelques jours. Le 29 juillet, Medellin village à deux lieues de Vera-Cruz, sur une branche du chemin de fer, était attaqué, et, pour le dégager, il fallait envoyer trente Égyptiens de la garnison déjà si restreinte. Alvarado était pris Les canonnières la Tactique et la Diligente étaient arrivées trop tard pour le secourir. Elles l’avaient repris, mais ne pouvaient y mettre de garnison. Comme c’était le point de ravitaillement de Tlacotalpam, il eût fallu que le colonel Camacho y envoyât des troupes, mais il était hors d’état de le faire. Le colonel et ses soldats très émus de la chute de Matamores, s’étaient liés ostensiblement avec les libéraux et ne restaient si longtemps à leur poste que par point d’honneur. La Tempête, qui était à Tlacotalpam même, avait sa coque avariée, une partie de son équipage sur les cadres. Le séjour de la rivière devenait mortel pour, elle et elle allait rentrer pour être démolie, n’étant plus d’ailleurs d’une utilité indispensable au colonel Camacho, qui avait assez d’infanterie et de cavalerie pour évacuer la ville. En tout cas, Tlacotalpam devait être perdu au premier jour.
Tampico succombait. Il n’avait point reçu de secours autre que le Mosquito, dont la présence rassurait la ville, mais qui ne pouvait sauver la place assiégée par deux mille dissidens. Le 1er août, avant le jour, l’ennemi avec lequel s’entendait la partie mexicaine de la garnison avait envahi le fort Iturbide, situé dans la partie sud-est de Tampico et, de là, toute la ville, sans tirer un coup de fusil. il n’y avait plus à tenir que la position à l’ouest de la ville, le fort