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L’Architecture civile
de
l’ancienne Égypte


On n’a pas oublié les pages qu’ici même, il y a quelques mois, M. Eugène-Melchior de Vogüé consacrait à la vie et à la mémoire de Mariette[1] ; dans ce deuil public de la science, dont notre collaborateur s’était fait l’éloquent interprète, nous avons eu du moins cette consolation que l’œuvre entreprise par un illustre Français se continuât par des mains françaises. En même temps que s’installait au Caire l’École française d’égyptologie, la direction du musée de Boulaq et de toutes les fouilles à faire en Égypte était confiée à M. Gaston Maspero, professeur au Collège de France, où il occupe avec tant d’autorité la chaire qui a été créée pour Champollion.

C’était un redoutable héritage que celui de Mariette. Mariette avait des dons de nature éminens et rares ; il avait une originalité de caractère et d’esprit dont étaient frappés tous ceux qui l’approchaient. Son début avait été une de ces inspirations brillantes, un de ces coups d’éclat qui saisissent l’imagination. Il ne s’en était pas tenu là ; depuis ce moment, d’importantes découvertes et de nombreux travaux avaient entretenu et renouvelé sa réputation. Pour tout dire en un mot, il possédait ce que ne réussissent pas toujours à conquérir même les plus méritans, ce je ne sais quoi, plus facile

  1. Voyez la Revue du 15 février.