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Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 46.djvu/931

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REVUE LITTERAIRE

LE QUIETISME AU XVIIe SIECLE

Madame Guyon, sa vie, sa doctrine et son influence, d’après les écrits originaux et des documens inédits, par M. L. Guerrier ; Paris 1881, Didier.


« Il y a bientôt deux cents ans que Mme Guyon est célèbre ; elle n’est pas encore connue. » M. Guerrier s’est proposé de nous la faire connaître. Nous nous proposons d’examiner comme il y a réussi.


I

Le sujet, disons-le tout d’abord, car on a l’air, en vérité, de ne pas savoir, est parmi les plus intéressans qui puissent attirer l’historien. Telle fut, en effet, dans les dernières années du XVIIe siècle, la fortune de Mme Guyon, qu’ayant mis aux mains les deux plus grands hommes qui fussent alors dans l’église, — ce sont les propres expressions de Voltaire, — on ne saurait parler d’elle sans prendre parti les uns pour Fénelon, et les autres pour Bossuet. N’y eût-il que ces deux noms en cause, et quand le fond de cette mémorable controverse du quiétisme serait plus mince encore que ne l’ont prétendu tous ceux qui n’ont pas étudié la question, c’en serait assez déjà.