de tous ni en particulier de l’atmosphère et des eaux qui sont mobiles, qui flottent à l’état de gaz, de vapeurs, ou qui tombent à l’état liquide, coulent sur le sol incliné et circulent dans ses veines. L’eau déplace et remanie incessamment toutes choses sur le globe, et le travail qui résulte de ses mouvemens se traduit tantôt par des érosions qui attaquent les parties saillantes de l’écorce, tantôt par des amas qui accompagnent les courans, tantôt enfin par des dépôts stratifiés qui s’accumulent au sein des mers. Ainsi, quel que soit l’âge que l’on choisisse, le résultat matériel du temps écoulé se résumera toujours dans deux catégories de dépôts formés par les eaux : ceux de la superficie, c’est-à-dire ceux qui se constituent sur le sol émergé, insulaire ou continental, de chaque époque, et ceux qui reposent dans le fond des bassins, sous les eaux maritimes ou lacustres de ces mêmes époques. Seulement, entre ces deux catégories il existe une différence essentielle dont les initiateurs de la géologie négligèrent de se préoccuper, c’est que la seconde seule est durable, tandis que la première s’efface et disparaît plus ou moins vite, à mesure que le temps se déroule. Les dépôts sous-lacustres ou sous-marins sont en effet les seuls qui soient régulièrement stratifiés ; en se succédant, ils se recouvrent mutuellement et demeurent paginés comme les feuillets d’un livre. Par leur moyen seulement, il est possible d’établir une chronologie relative et d’en déterminer les élémens. Leur comparaison, en faisant ressortir le synchronisme de certaines couches, permet encore de tenir compte des lacunes que chaque série locale peut et doit présenter.
Une seule condition est nécessaire pour que la science profite de ces avantages, et elle est facilement saisissable, c’est que ces terrains deviennent accessibles latéralement et, s’il se peut, que leur tranche se découvre. En d’autres termes, il faut qu’ils aient été émergés et fracturés, condition qu’à la longue le temps finit toujours par réaliser. — La première de nos catégories, celle des formations superficielles, a d’autres avantages et une utilité particulière : elle traduit plus fidèlement l’aspect des anciens phénomènes et la physionomie de la surface à un moment donné. Une comparaison fera saisir la différence que nous cherchons à exprimer. Les lits stratifiés sont comme un herbier dans lequel aucun désordre ne saurait se produire, tant que les feuillets étiquetés qui contiennent les plantes desséchées occupent la place relative qui leur est assignée; les formations superficielles ressembleraient plutôt à un jardin abandonné dans lequel l’ordonnance générale serait encore visible, tandis que les plantes dispersées et redevenues sauvages ne se montreraient plus que dans un mélange confus.
Puisqu’il faut du temps pour que les dépôts, d’abord cachés au