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SOUVENIRS DIPLOMATIQUES


L’AFFAIRE DU LUXEMBOURG


III[1].

LES NÉGOCIATIONS AVEC LA HOLLANDE. — LES PERPLEXITÉS DU ROI DES PAYS-BAS ET DE SON GOUVERNEMENT.


VI. — LES NÉGOCIATIONS AVEC LA HOLLANDE.

La guerre d’Allemagne avait éveillé en Hollande les plus vives appréhensions. On craignait pour deux provinces : pour le Limbourg, qui faisait partie intégrante de la monarchie, et pour le Luxembourg, qui était un fief héréditaire de la maison régnante. On savait que ces deux provinces, qui avaient été rattachées par des liens artificiels à la Confédération germanique, n’étaient pas indifférentes à la Prusse, et on craignait qu’elle ne voulût les faire entrer dans la Confédération du Nord. On se rappelait aussi que les publicistes militaires allemands qui avaient écrit sur le système défensif de l’Allemagne avaient déploré plus d’une fois qu’en 1815 le négociateur prussien, le prince de Hardenberg, eût consenti à abandonner aux Pays-Bas Maëstricht et Vanloo, les deux clés de la Meuse. Aussi la

  1. Voyez la Revue du 15 septembre et du 1er  octobre.