Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 47.djvu/920

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE BRAIDISME

Ce nom, probablement ignoré des lecteurs étrangers à l’histoire du système nerveux, est peut-être plus familier que la chose même à ceux qui se sont occupés de ces études. Il représente une des phases les plus instructives de l’évolution du magnétisme animal et nous a paru mériter un exposé tout impartial.

En juin 1842, un modeste praticien de Manchester, le docteur Braid, soumettait à la section médicale de l’Association britannique ses recherches sur ce qu’il appela le névro-hypnotisme. Il s’offrait à répéter devant une commission spéciale ou devant la section elle-même ses expériences. On répondit à sa demande par un refus formel, et l’Association passa outre. Braid n’était pas homme à se décourager pour si peu. L’offre qu’on avait officiellement déclinée fut acceptée par quelques membres moins indifférons ou moins hostiles. Ce fut son premier essai de publicité, qui n’eut d’ailleurs qu’un médiocre retentissement. Convaincu, d’autant plus dévoué à son œuvre qu’elle était moins favorablement accueillie, le médecin de Manchester se fit, comme il est arrivé à tant d’inventeurs, le propagateur infatigable de ce qu’il tenait pour une découverte; il multiplia les séances expérimentales à Liverpool, à Londres, à Manchester; il eut recours aux journaux, d’ailleurs peu sympathiques, et se décida à publier son livre intitulé : Nevrypnology, or therationale of nervous sleep considered in relation with animal magnetism, un titre qui n’a pas besoin d’être traduit.

L’inspiration lui était venue au cours d’une conversazione, organisée en 1841 par Lafontaine, venu en Angleterre pour y répandre