derniers détails cette foi chrétienne qui plus que jamais me paraissait le centre de toute vérité.
Ainsi que je l’ai déjà dit, les deux années de philosophie qui servent d’introduction à la théologie ne se font pas à Paris ; elles se font à la maison de campagne d’Issy, située dans le village de ce nom, un peu au-delà des dernières maisons de Vaugirard. La construction s’étend en longueur au bas d’un vaste parc, et n’a de remarquable qu’un pavillon central qui frappe le connaisseur par la finesse et l’élégance de son style. Ce pavillon fut la résidence suburbaine de Marguerite de Valois, la première femme de Henri IV, depuis 1606 jusqu’à sa mort en 1615. L’intelligente et facile princesse envers qui il ne convient pas d’être plus sévère que ne le fut celui qui eut le droit de l’être le plus, s’y entoura de tous les beaux esprits du temps, et le Petit Olympe d’Issy de Michel Bouteroue[1] est le tableau de cette cour, à laquelle ne manqua ni la gaîté ni l’esprit.
- Je veux d’un excellent ouvrage,
- Dedans un portrait racourcy,
- Représenter le passage
- Du petit Olympe d’Issy,
- Pourveu que la grande princesse,
- La perle et fleur de l’univers,
- A qui cest ouvrage s’addresse
- Veuille favoriser mes vers.
- Que l’ancienne poésie
- Ne vante plus en ses écrits
- Les lauriers du Daphné d’Asie
- Et les beaux jardins de Cypris,
- Les promenoirs et le bocage
- Du Tempé frais et ombragé,
- Qui parut lors qu’un marescage
- En la mer se fut deschargé.
- Qu’on ne vante plus la Touraine
- Pour son air doux et gracieux,
- Ny Chenonceaus, qui d’une reyne
- Fut le jardin délicieux,
- Ny le Tivoly magnifique
- Où, d’un artifice nouveau,
- Se faict une douce musique
- Des accords du vent et de l’eau.
- ↑ Paris, 1609, in-12.