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dépenses depuis 1876, nous réunirons en un seul tableau les résultats de la période quinquennale qui s’est terminée en 1880.


Années Recettes Dépenses Excédent de recettes
1876 1,123,328,540 1,102,882,466 20,446,073
1877 1,180,840,130 1,157,917,212 22,922,917
1878 1,191,625,356 1,177,079,155 14,546,200
1879 1,228,112,891 1,185,818,844 42,291,046
1880 1,348,271,347 1,324,665,013 23,606,244


III.

Les faits se chargeaient donc de justifier les espérances et les calculs du ministre des finances. L’essor que prirent les recettes, dès les premiers mois de 1880, faisait disparaître toute inquiétude quant aux conséquences de la suppression du droit sur la mouture : le gouvernement songea aussitôt à l’exécution de la seconde partie de son programme, l’abolition du cours forcé. Au mois de janvier, M. Magliani considérait encore toute tentative comme prématurée; l’Italie avait dû exporter près de 200 millions de numéraire pour payer les céréales que la mauvaise récolte de 1879 l’avait contrainte d’acheter à l’étranger ; mais, en revanche, une exportation exceptionnelle de ses vins l’avait rendue créancière de la France pour des sommes considérables; elle avait également vendu en Suisse, en Allemagne et en France une grande quantité de fruits, de primeurs et de bétail ; et la situation s’était promptement, améliorée. L’argent était à très bas prix dans toute l’Europe, et tous les fonds d’état avaient atteint des cours très élevés ; ces deux circonstances autorisaient le ministre à croire qu’un emprunt en rentes italiennes pourrait se négocier à des conditions avantageuses. Aussi, au mois de juillet, en défendant ses propositions financières, parlait-il de la suppression du cours forcé comme d’une mesure indispensable et urgente qui réclamait l’attention immédiate du gouvernement et des chambres. Le président du conseil fut plus explicite. Il annonça, au nom du gouvernement, qu’un projet de loi serait présenté dès la réouverture de la session, au mois de novembre, et cette promesse revêtit le caractère d’un engagement par son introduction dans le discours royal. Cet engagement fut fidèlement tenu. Le parlement, dès sa rentrée, fut saisi par les ministres des finances et du commerce d’un projet de loi qui avait pour objet d’autoriser le gouvernement à contracter un emprunt de 644 millions, dont 400 millions payables en or, de mettre fin à la convention du 30 avril 1874 entre l’état et les six banques d’émission, de régler le retrait