Depuis les premiers voyages de Livingstone, le continent africain, jusqu’alors inabordable, a été attaqué sur tous les points à la fois, Par le nord et par le sud, par l’est et par l’ouest, de hardis explorateurs l’ont pénétré ou traversé et lui ont en partie arraché ses secrets. Les voyageurs ont payé leur tribut et accompli leur tâche en ouvrant la voie ; c’est à la science et à la civilisation d’accomplir la leur en étudiant les problèmes qui s’offrent à nos investigations, en entraînant dans le courant général de la circulation les hommes et les terres qui paraissaient devoir en être à jamais écartées, en faisant concourir à l’accroissement de la richesse sociale les élémens de production ignorés jusqu’ici. Aussi faut-il accueillir avec intérêt les travaux qui peuvent jeter un jour nouveau sur la situation des régions, même connues de longue date, et faire connaître les conditions de leur prospérité. C’est à ce titre que l’ouvrage du révérend J. -C. Brown, sur l’Hydrologie de l’Afrique australe, me paraît digne d’être mentionné. Il l’est encore à un autre point de vue.
M. Brown, après un premier séjour à la colonie du Cap, où il avait été envoyé en 1844 comme missionnaire, chef d’une congrégation religieuse, y retourna en 1863 comme professeur de botanique au collège de l’Afrique australe et y resta jusque dans ces