L’empire a eu la tragique fortune de porter par deux fois, en 1870-1871, comme en 1814-1815, la défaite et l’invasion à la France. Il y a seulement une différence frappante entre les deux époques. Lorsque le premier des Napoléons tombait du faîte de la puissance, entraînant la nation dans son désastre, il tombait en vaincu héroïque, dans une convulsion du génie, à Waterloo, léguant pour l’avenir toute une légende guerrière mêlée à l’histoire de ses succès et de ses revers. Ce qu’il y avait d’extraordinaire dans son destin se manifestait jusque dans sa chute, et la manière même dont il disparaissait dans une île lointaine, aux extrémités de l’Océan, était une poésie. Les catastrophes qu’il avait provoquées, qui étaient son œuvre, ces catastrophes de 1814-1815, en accablant la France, lui laissaient du moins comme compensation, avec de grands souvenirs, l’intégrité de ses vieilles frontières, la paix assurée après vingt-cinq
- ↑ Voyez la Revue du 1er avril, du 15 juin, du 1er décembre 1880, du 15 avril et du 15 décembre 1881.