Le Crédit mobilier espagnol a reculé de près de 40 francs. Les porteurs de titres ne savent plus à quelles hypothèses recourir pour s’expliquer une telle dépréciation. On leur dit que cet établissement ne donnera aucun acompte de dividende en janvier, que son portefeuille a subi depuis la crise dernière des pertes considérables, que le Phœnix espagnol, qui se cote encore 500 francs nominalement, serait probablement invendable à n’importe quel prix s’il fallait aliéner une quantité un peu importante des actions de cette compagnie d’assurances exotique. On leur dit encore que la concorde la plus parfaite ne règne pas au sein du conseil d’administration, et on leur rappelle le vers d’Horace : Quidquid delirant reges, plectuntur Achivi : Quand les administrateurs se disputent, ce sont les actionnaires qui paient. On dit enfin que le vieux Crédit mobilier espagnol est destiné à disparaître prochainement pour renaître bientôt sous la forme juvénile d’un Crédit espagnol réservé à de hautes destinées. Le côté fâcheux, c’est que chaque action de la société actuelle ne serait admise dans la combinaison nouvelle que pour 200 ou 250 francs. La vérité est que le Crédit mobilier espagnol a toujours été et sera vraisemblablement toujours une valeur de jeu. Le Crédit mobilier espagnol a reculé de près de 40 francs. Les porteurs de titres ne savent plus à quelles hypothèses recourir pour s’expliquer une telle dépréciation. On leur dit que cet établissement ne donnera aucun acompte de dividende en janvier, que son portefeuille a subi depuis la crise dernière des pertes considérables, que le Phœnix espagnol, qui se côte encore 500 francs nominalement, serait probablement invendable à n’importe quel prix s’il fallait aliéner une quantité un peu importante des actions de cette compagnie d’assurances exotique. On leur dit encore que la concorde la plus parfaite ne règne pas au sein du conseil d’administration, et on leur rappelle le vers d’Horace : Quidquid delirant reges, plectuntur Achivi : Quand les administrateurs se disputent, ce sont les actionnaires qui paient. On dit enfin que le vieux Crédit mobilier espagnol est destiné à disparaître prochainement pour renaître bientôt sous la forme juvénile d’un Crédit espagnol réservé à de hautes destinées. Le côté fâcheux, c’est que chaque action de la société actuelle ne serait admise dans la combinaison nouvelle que pour 200 ou 250 francs. La vérité est que le Crédit mobilier espagnol a toujours été et sera vraisemblablement toujours une valeur de jeu.
Parmi les titres des institutions de crédit, un des plus maltraités cette quinzaine a été le Crédit général français. Cet établissement vivait d’émissions. Presque toutes celles qu’il avait faites en 1881 avaient échoué. Il a donc dû conserver en portefeuille un nombre considérable de valeurs industrielles, Moulins de Corbeil, PIâtrières de Paris, Société de navigation, Chemin de fer d’Alais au Rhône, qui peuvent être plus ou moins sérieuses, mais dont le public refuse absolument de se charger en ce moment, à quelque prix que ce soit. De plus, le Crédit général français, qui ne gagne rien depuis neuf mois et qui perd de plus en plus sur son portefeuille, a en province des succursales qui lui coûtent fort cher. Les disponibilités ont donc dû s’épuiser assez rapidement, et le fantôme de l’appel de fonds n’a pas tardé à surgir. Le capital est en effet de 120 millions et compte 240,000 actions de 500 fr. nominatives et libérées de 125 francs seulement. L’appel du deuxième quart ferait rentrer dans les caisses 30 millions. Pour l’établissement, ce serait contracter un nouveau bail avec la vie. L’appel de fonds a paru présenter des avantages tellement saisissans que les porteurs ont pris peur et que l’action est tombée à 380 francs, c’est-à-dire à 5 fr. nets à payer. On s’est relevé à 395 francs, soit à 20 francs. Le conseil ne peut tarder à prendre une décision et à mettre un terme à l’angoisse des malheureux actionnaires.
Le directeur-gérant : C. BULOZ.