à venir ? Vouloir restreindre à un passé reculé la formation des lits charbonneux, en faire le produit exclusif d’une époque déterminée, ce serait aller à l’encontre des faits, chaque période géologique a eu ses combustibles variant d’abondance et de qualités selon les âges, mais relevant, à ce qu’il semble, d’une cause toujours la même qui ne demande pour entrer en jeu que la réalisation des circonstances physiques strictement nécessaires à son fonctionnement. Pour ce qui est de l’opinion de ceux qui attachent un sens providentiel au rôle des houillères dont la mission aurait été d’épurer l’atmosphère à un moment donné, en lui soutirant des quantités d’acide carbonique, qui le rendaient impropre à entretenir la vie des animaux à respiration aérienne, bien que des hommes de génie se soient faits les éditeurs responsables d’une idée aussi bizarre, il est vraiment impossible de s’y arrêter sérieusement, ou il faudrait dire la même chose du calcaire, dont les assises, constituées en masse à partir d’une certaine époque, contiennent 16 pour 100 de carbone. Il faudrait craindre aussi, en exploitant et brûlant la houille, de restituer à l’atmosphère cette proportion nuisible d’acide carbonique qui lui aurait été enlevée jadis. Une semblable conception est au nombre de celles qu’on formule sans réflexion et qu’on répète ensuite par mutation ou par routine.
En laissant de côté les notions chimériques, il est naturel de se demander, dès que la théorie fait procéder les combustibles charbonneux d’un concours déterminé de circonstances physiques, comment elle s’applique aux charbons minéraux d’une origine plus récente que les houilles, et si les indices fournis par les « stipites » d’abord, par les « lignites » ensuite, sont de nature à la confirmer. Dans cet ordre d’idées, nous nous bornerons à deux exemples empruntés à la Provence, choisis de préférence comme nous étant plus familiers, avec la pensée que dans une matière aussi neuve, à peine effleurée par M. Grand’Eury, il vaut mieux ne pas s’aventurer au-delà d’un terrain déjà parcouru. Les lignites de Fuveau sont distribués en plusieurs bassins partiels et contigus ; ils comprennent des lits de charbon exploités sur une grande échelle, séparés par des schistes et des plaques marneuses ou bitumineuses. Celles-ci résultent d’un mélange de substance charbonneuse et de sédiment, allant depuis le charbon impur jusqu’au calcaire plus ou moins coloré en brun par la décomposition des résidus végétaux. Ces lignites appartiennent incontestablement à la partie récente du terrain secondaire. Ce sont donc des « stipites, » selon l’expression de M. Grand’Eury, et la parfaite homologie de structure qui les caractérise est déjà une preuve que leur formation a eu lieu dans des conditions et avec des alternances pareilles