annonce et expose les progrès de l’incessante exploration poursuivie chaque hiver dans les cimetières chrétiens. Si l’intérêt des nouvelles découvertes y invite, l’assemblée est convoquée sur les lieux mêmes, et, en présence des monumens, on écoute des leçons d’une solidité qui étonne, d’une clarté qui ravit.
La forme de l’hommage à décerner était, selon la pensée du révérend père Bruzza, une souscription publique pour une médaille d’or accompagnée d’un album contenant les noms des souscripteurs. A peine les circulaires du comité annonçaient-elles cette entreprise, les contributions arrivaient en grand nombre. La cellule du père Bruzza n’avait jamais vu tant d’argent ni d’or. De la part de beaucoup de membres du clergé et d’un certain nombre de protestans éclairés, les adhésions signifiaient gratitude pour les services rendus à la science religieuse; de la pan des hommes d’étude, elles saluaient un collègue, un ami, un maître respecté. L’élan fut notable en France et les résultats effectifs. Les souscriptions de l’Allemagne, de l’Autriche et des pays slaves, uniformément taxées à un chiffre modeste, vinrent en très grand nombre. Les Slaves, en particulier, se montraient reconnaissans des récentes études sur Méthodius et Cyrille.
Les premières espérances du père Bruzza s’élevaient à 2,000 francs; la somme totale a dépassé 15,000, avec quatorze cents souscripteurs. Il restera donc, les frais de la médaille prélevés, une somme importante qu’on a eu d’abord le dessein de consacrer au déblaiement de quelque catacombe, par exemple à celle de Prétextât, à gauche de la voie Appienne : ce qu’on en connaît paraît annoncer une richesse exceptionnelle en inscriptions, en peintures et sculptures; mais une coulée de terre, à peu de distance de l’entrée actuelle, y a rendu jusqu’à ce jour l’étude presque impossible. Le choix s’est finalement arrêté sur un curieux monument isolé qui pourra être entièrement déblayé et restauré avec les ressources dont le comité dispose; une inscription placée au-dessus de la porte d’entrée consacrera le souvenir de la fête. Ce monument est tout à fait spécial et unique à Rome en son genre; c’est un cubiculum orné de peintures, destiné à une sépulture de famille, et situé près du tombeau des Scipions, dans l’enceinte de la ville, par conséquent de date très probablement antérieure à Aurélien. Le regretté marquis Campana, qui avait vu tant de choses et recueilli tant d’informations et de monumens, et pour qui, malgré son désintéressement, la fortune a été si injuste, connaissait cette chambre sépulcrale; il l’avait rencontrée lorsqu’il fouillait, il y a quarante ans, dans les colombaires de la vigne des Scipions; occupé d’autres travaux, il l’avait fait immédiatement combler. C’est lui qui, avant de mourir, il y a peu d’années, a donné à M. de Rossi toutes les indications pour la retrouver aisément. M. de Rossi démontrera qu’elle a appartenu à une famille chrétienne