capricieux que l’oiseau, qui va droit comme une flèche, ne peut suivre dans ses méandres. D’autres insectes échappent par un vol extrêmement rapide.
Un grand nombre d’animaux terrestres et marins emploient un étrange mode de protection qu’on trouve souvent dans la nature. Par leurs formes et leurs couleurs ils tendent à se confondre avec les objets voisins. C’est ce qu’on a appelé le mimétisme. Telle chenille placée sur la branche de l’arbre qu’elle affectionne se confond si bien avec la feuille de cet arbre qu’il faut beaucoup d’attention pour la reconnaître. Tel coléoptère ressemble à un brin de bois ; telle sauterelle a tout à fait l’apparence d’une herbe. Chez les vertébrés aussi on retrouve ce mode curieux de protection. Le caméléon ressemble à un vieux tronc d’arbre ; le serpent ressemble à une branche. La couleur des plumes ou du poil des vertébrés supérieurs est celle du sol qu’ils habitent. Le pelage roux du lièvre a une teinte identique à celle du sol dans lequel il est gîté. L’ours blanc vit au milieu des neiges.
On conçoit l’utilité de cette conformation. Il s’agit d’échapper aux recherches, aux poursuites de toute sorte qui menacent chaque animal, et la meilleure défense est encore de se soustraire aux regards vigilans de l’ennemi et d’être confondu avec les objets avoisinans.
En somme, chez tous les animaux, les organes, par leurs formes et leurs fonctions, sont toujours ainsi disposés qu’ils concourent à assurer l’attaque ou la défense. Aucun caractère n’est inutile, et chaque fonction a son avantage. On peut dire que la diversité presque infinie des formes organiques dans la série des êtres est l’expression de la diversité des conditions d’existence. Mais sous cette étonnante variation se découvre une loi générale. Il faut vivre, il faut attaquer et se défendre. Vivre, attaquer et se défendre, c’est lutter. Donc tous les organes, toutes les formes, toutes les fonctions, ne sont que des moyens de lutte.
Revenons maintenant à l’homme et aux moyens que la nature lui a donnés pour lutter contre les élémens inertes et les êtres vivans.
Évidemment, au point de vue de sa constitution physique, l’homme n’est pas le mieux partagé des êtres. Il est même dans des conditions tout à fait défavorables pour combattre le grand combat vital. Il n’est pas défendu contre les intempéries des saisons ou les rigueurs des climats par une fourrure épaisse. Sa peau nue et délicate ne le protège ni contre le froid ni contre la chaleur. Le froid surtout est son mortel ennemi. Privé de vêtemens, l’homme ne pourrait vivre que dans les contrées tropicales, là où la température ne descend jamais au-dessous de vingt degrés.