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A TRAVERS
L’APULIE ET LA LUCANIE

NOTES DE VOYAGE.

III.[1]
LA BASILICATE. — ACERENZA, PIETRAGALLA ET POTENZA.


Une heure ou deux après avoir quitté Venosa, le pays commence à prendre l’aspect caractéristique de la majeure partie de la Basilicate. C’est une contrée froide et rude de climat, que la neige envahit pendant l’hiver, un nœud de montagnes entrecoupées de vallées profondément creusées, qui forme, à l’endroit où l’Apennin s’infléchit directement vers le sud, le point de partage entre les bassins de l’Adriatique, de la mer Ionienne et de la mer Tyrrhénienne. L’aspect de ces montagnes est sévère, triste et sauvage. Elles n’offrent pas à l’œil de rochers escarpés et pittoresques, excepté sur les bords de quelques vallées, mais à leurs sommets des plateaux et sur leurs flancs des pentes plus ou moins rapides où alternent des bois de hêtres et de châtaigniers et des champs grisâtres, les

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 mars.