princes de la maison d’Héristal, qui ont, eux aussi, leur fortune à faire. La lutte aboutit à la séparation de l’Occident et de l’Orient, au triomphe de l’église, au couronnement de Charlemagne. — Un ancien membre des écoles françaises d’Athènes et de Rome, aujourd’hui professeur à la faculté des lettres de Lyon, M. Bayet, a choisi pour sujet d’étude ces derniers épisodes. Il prépare depuis longtemps et va publier deux volumes sur les relations des papes avec les princes carlovingiens. De son côté, un pensionnaire actuel de l’École française de Rome, M. Diehl, a pris pour domaine l’Italie byzantine du Ve au VIIIe siècle. — L’archéologue, de son côté trouve ici matière aux plus séduisantes recherches. Les travaux de MM. Didron et Labarte ont montré de quel prix sont les études bien ordonnées et persévérantes sur l’industrie et l’art de l’époque byzantine. Il faut en étudier les mosaïques, précieuses pour l’histoire même, les miniatures, les ivoires, les bronzes. Il faut nous apprendre à distinguer ces objets des dernières œuvres antiques et de celles d’une vraie renaissance qui apparaît dès l’époque de Charlemagne et de Charles le Chauve. Les galeries du Vatican, les riches collections particulières, comme celles de M. le marquis de Trivulce à Milan, qui sont merveilleuses, plusieurs musées italiens, publics ou privés, enfin une exploration attentive de l’Italie du Sud, offriraient ; à cet égard cent occasions d’utile examen. Les Orientaux qui fuyaient la persécution iconoclaste, et l’ordre des basiliens, si répandu, Ont laissé dans l’Italie méridionale des vestiges d’art et de civilisation grecs qu’il serait du plus haut intérêt de recueillir.
Le premier service que réclame la science historique, particulièrement pour des époques aussi complexes que le moyen âge ; c’est la publication intelligente et critique dès textes originaux. On sait avec quelle activité prodigieuse, avec quelle habileté nos bénédictins et leurs pareils se sont acquittés de ce devoir. De notre temps, la science allemande a beaucoup fait sous ce rapport. Le recueil de Pertz compte aujourd’hui vingt-huit in-folio ; c’est un monument qui prend place à côté du Corpus de Berlin, mais sans effacer les travaux des Mabillon et des Baluze. L’œuvre à poursuivre est d’ailleurs immense ; il y a sans cesse ou des textes à rééditer avec le secours de lumières qu’on n’avait pas jadis, ou de nouveaux instrument de l’histoire à faire connaître. Plusieurs publications engagées en ce sens par l’École française de Rome paraîtront dignes d’attention. Elles vont se rencontrer avec de semblables entreprises commencées en Allemagne : il y aura des coïncidences qui mériteront d’être observées.
Je veux parler tout d’abord des recherches de M. l’abbé Duchesne sur le Liber pontificalis, des résultats considérables qu’il a déjà obtenus, et du double projet d’une édition critique de ce livré