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L'EDUCATION DES FEMMES

I. Mémoire sur l’enseignement secondaire des filles, par M. Gréard, membre de l’Institut, vice-recteur de l’Académie de Paris, 3° édition. — II. L’Enseignement supérieur des femmes, discours inaugural par M. Louis Trasenster, recteur de l’Université de Liège.

La question de l’éducation des femmes a pris dans ces derniers temps une importance considérable. Un projet de loi sur l’enseignement secondaire des jeunes filles, présenté par M. Camille Sée, a été voté par les deux chambres. Le conseil supérieur de l’instruction publique a tracé le plan d’études de cet enseignement et il en a rédigé les programmes. Un certain nombre d’établissemens sont déjà ouverts ; d’autres, en plus grand nombre, sont en préparation. M. Gréard, membre de l’Institut, vice-recteur de l’Académie de Paris, dans un rapport dont nous parlerons plus loin en détail, nous a exposé l’état de la question avec l’historique savant des théories et des actes qui ont précédé et préparé le mouvement actuel. En même temps, par une rencontre intéressante et significative, un savant éminent de la Belgique, M. Louis Trasenster, recteur de l’université de Liège, consacrait à l’enseignement supérieur des femmes un important discours à l’ouverture des cours de l’université. En France, le succès croissant des cours de la Sorbonne, fondés par M. Duruy, prouvait par l’expérience même l’efficacité et l’utilité de cet enseignement, et par une pratique de plus de dix-huit années, répondait à toutes les objections alarmistes qui avaient été soulevées à l’origine contre ces cours et qui se renouvellent aujourd’hui avec la même exagération contre les cours nouveaux. Disons aussi que tout