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REVUE LITTÉRAIRE

UNE FIGURE DE CONVENTIONNEL.

Romme le Montagnard, par M. Marc de Vissac, 1883. Clermont-Ferrand.

Peu d’assemblées politiques ont fait dans le monde autant ou plus de bruit que notre convention nationale, et cependant il n’en est guère dont la plupart des membres nous soient individuellement moins connus. Ceux-là mêmes dont les histoires générales de la révolution nous ont rendu le nom familier, — les Vergniaud et les Brissot, les Danton et les Desmoulins, les Saint-Just et les Robespierre, les Fréron et les Tallien, — il faut avouer que nous n’en savons rien d’assez précis, d’assez particulier, d’assez psychologique. L’idée que nous nous formons de leur personne privée se règle sur le jugement que nous portons de leur conduite publique; et, au contraire, c’est ce qu’il y a, dans leur conduite publique, de douteux ou de souvent obscur, qu’il faudrait éclairer par une connaissance plus intime de leur personne privée. Si l’observation est vraie de ces grands acteurs du drame révolutionnaire, combien ne l’est-elle pas plus encore des comparses? « On est étonné, dit Mortimer-Ternaux dans son Histoire de la Terreur, on est étonné, quand on parcourt la liste des députés à la convention