du premier degré à prétendre à celles du second. Les fêtes relatives au succès du doctorat prennent les proportions d’une fête publique à laquelle se joignent tous les habitans de la ville où est né l’élu.
Outre les examens que j’ai mentionnés, il en existe encore d’autres qui succèdent au premier degré et qui donnent droit pour les élus à une pension alimentaire ou à un titre. Les lettrés pourvus de ce titre peuvent concourir pour les emplois dépendant de la magistrature, dont les membres ne sont pas les élus directs des examens. Si l’on ajoute enfin à tous ces honneurs, suffisans déjà par eux-mêmes pour enflammer l’ambition la plus lente, la pensée profondément chère au cœur des Chinois, que ces honneurs rejaillissent sur la famille, qu’ils sont agréables aux ancêtres et que les parens directs, le père et la mère, recevront le même rang et la même considération, on sentira quelle force peut avoir sur nos mœurs l’institution des concours.
Il pourrait arriver, comme cela se voit ailleurs, que le fils parvenu méprisât ses parens restés dans l’humble position où il est né lui-même. Mais nos lois ont été prudentes, et ce scandale n’attriste pas nos pensées.
Le père et la mère s’élèvent en même temps que leur fils, ils reçoivent l’honneur et le rang de son grade, et il n’y a que des heureux dans la famille le jour d’un triomphe aux examens. Ah ! nos ancêtres connaissaient bien le cœur humain et leurs institutions sont vraiment sages ! Elles méritent l’admiration et la reconnaissance de tous les amis de l’humanité. Plus j’apprendrai la civilisation moderne, plus ma passion pour nos vieilles institutions augmentera, car elles seules réalisent ce qu’elles promettent : la paix et l’égalité.
Si l’on définissait « le journal » aussi exactement que le permette la complexité d’un tel mot, on pourrait dire que c’est une publication périodique destinée à créer une opinion dans le public.
Je pense que bien des journaux accepteraient cette définition, car c’est un noble métier que celui de créer une opinion et de la répandre presque instantanément à des milliers d’exemplaires, dans ce grand monde toujours nouveau qu’on appelle le public. Je suis un admirateur du journal en Europe. Il aide à passer le temps agréablement ; en voyage, c’est un compagnon qui vous suit comme s’il était à votre service ; vous le retrouvez partout, dans toutes les