thuyas au feuillage pâle[1]. La merveille d’un tel ensemble peut encore être effacée par des arbres de proportions colossales. Des troncs s’élèvent droits jusqu’à une hauteur de plus de 30 mètres sans un seul rameau; au sommet, les branches, régulièrement étalées, forment un couronnement presque incomparable. L’arbre, magnifique entre tous les autres, est une sorte de pin, unique dans son genre, le kauri des aborigènes, le dammara austral des botanistes[2]. Le kauri n’existe que dans le nord de la Nouvelle-Zélande ; il cesse de croître au sud de la baie Mercure. À ces végétaux du groupe des conifères se mêlent, outre des pittospores et des laurinées, d’autres arbres qui rappellent un peu la physionomie de nos peupliers, mais ils sont d’un genre tout particulier et d’une famille qui n’a pas de représentans en Europe (Protéacées)[3]. Aux flancs des collines se pressent d’élégans arbrisseaux du type des myrtes[4], des pomaderris, de la même famille que nos nerpruns. En beaucoup d’endroits apparaissent des arbres ou des arbustes dont on reconnaît la parenté avec les tilleuls[5], des légumineuses des plus intéressantes aux yeux du botaniste, telles une gracieuse forme du fameux genre sophora[6], dont on cultive en nos jardins diverses espèces apportées de l’Asie ou de l’Amérique, et les carmichelies, plantes singulières, d’un type tout à fait propre à la Nouvelle-Zélande. On observe encore une sorte de magnolia[7] qui compte parmi les plus jolis végétaux du pays, des poivriers, qui semblent être, comme les palmiers et les fougères, les vestiges d’une flore tropicale. Tout au nord, la végétation du littoral se compose surtout de pittospores de plusieurs espèces, d’une belle myrtacée du genre metrosideros[8], d’un énorme gatilier[9]
La flore, dans sa plus grande richesse vers le nord, perd déjà quelques-uns de ses traits les plus remarquables dans le sud. Les conifères de l’hémisphère austral ne prospèrent point, en général, sous le climat froid, comme la plupart des essences de l’hémisphère boréal. Un peu au-delà du 36e degré de latitude, le kauri n’est plus le principal ornement des forêts. Plusieurs types de plantes ont disparu ; une espèce de ce beau genre hibiscus, qui, dans les contrées