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A Berlin, la Bourse a été mise un moment en panique par l’annonce du nouveau projet d’impôt sur les transactions eu valeurs mobilières, présenté au conseil fédéral par M. de Bismarck, projet fort mal accueilli naturellement par le monde des affaires et par le commerce en général, et dont l’adoption paraît plus que douteuse. A Londres, la liquidation mensuelle a révélé les premières atteintes de la crise de New-York. Des spéculateurs en valeurs internationales ont dû être exécutés et l’on a vu tomber brusquement, le jour même du derby, des valeurs comme l’obligation Unifiée et l’action Rio-Tinto, qui, jusque-là, s’étaient assez bien maintenues. Depuis longtemps, l’Unifiée aurait dû fléchir sous le poids des mauvaises nouvelles d’Egypte. On la tenait obstinément à 340 avant le coupon. La voici à 310, coupon détaché; peut-être pourra-t-elle conserver ce cours, maintenant que la réunion de la conférence paraît assurée et que des informations moins alarmantes sont expédiées du Caire sur la situation dans le Soudan. Le détachement d’un coupon de 20 francs sur l’action Rio-Tinto n’a pas préservé ce titre d’une chute de 50 francs, provoquée par la baisse des prix du cuivre et par l’insuccès d’une émission d’obligations tentée le 2k mai.

Les valeurs ottomanes, très négligées, ont quelque peu faibli. Les directeurs de la Banque ottomane ont décidé de fixer à 25 francs le dividende à répartir aux actionnaires de cette société pour l’exercice 1883.

Les actions des compagnies de chemins de fer français et étrangers se tiennent à peu près immobiles aux cours atteints depuis quelque temps déjà. Les recettes hebdomadaires se présentent encore en diminution. Ce fait arrête nécessairement quelques achats. Que des augmentations se produisent, et l’épargne se portera de nouveau sur les actions des grandes compagnies, comme elle ne cesse de se porter sur leurs obligations, dont la hausse est continue.

Les titres des établissemens de crédit ont peu fait parler d’eux depuis quinze jours; les variations de cours ont été à peu près nulles. La valeur industrielle la plus favorisée a été l’action du Gaz, qui s’est élevée de 1,455 à 1,492.

Parmi les assemblées générales les plus récentes, nous citerons celles du Crédit mobilier espagnol (21 mai, pas de dividende), de la Banque de l’Indo-Chine (dividende de 14 francs par action libérée de 125 francs), de la Banque maritime (dividende de 12 fr. 50 par action libérée de 250 francs), de la Société foncière lyonnaise (21 mai, dividende de 6 fr. 25 par action libérés de 250 francs), de la Grande Compagnie des télégraphes du Nord (20 francs de dividende), de la Compagnie métallurgique des Alpes autrichiennes (5 florins 1/2 de dividende).


Le directeur-gérant : C. BULOZ.