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Page:Revue des Deux Mondes - 1884 - tome 63.djvu/896

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UNE PAGE
DE LA
VIE DE HOCHE

LA CAPITULATION DE QUIBERON, A PROPOS D’UN LIVRE RECENT.


I.

S’il est vrai que ceux qui meurent jeunes sont aimés des dieux, peu d’hommes ont été plus favorisés que Hoche.

Saisi dans le plein de sa gloire et dans toute la fraîcheur de sa renommée par un mal soudain, dont le mystère augmente encore la tragique horreur, il succombe à vingt-neuf ans, au terme même de la grande épopée républicaine. Sa fin n’est pas une mort, c’est une apothéose. De son camp de Wetzlar à Petersberg, suivez le char où il dort son dernier sommeil et derrière lequel, comme une théorie, se déroule un cortège superbe de généraux, d’officiers et de détachemens de toutes armes. En tête, le brave Lefebvre, son plus vieil ami, et son ancien camarade aux gardes françaises ; Championnet, son meilleur divisionnaire, un des héros de Fleurus ; Chérin, son fidèle chef d’état-major; Grenier, d’Hautpoul, Soult, Ney, quels hommes! Un peu plus loin, après l’armée, une foule de paysans venus de vingt lieues à la ronde pour voir passer cette chose extraordinaire : l’armée de Sambre-et-Meuse en pleurs. Sur les côtés, à droite et à gauche du char, six grandes enseignes à la romaine,