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ÉTUDES DIPLOMATIQUES

LA PREMIÈRE LUTTE DE FRÉDÉRIC II ET MARIE-THÉRÈSE
D’APRÈS DES DOCUMENS NOUVEAUX



VIII[1].

LA MALADIE DU ROI.


Il semble qu’à certains momens de l’histoire la Providence prenne plaisir à se jouer de nos calculs les mieux faits et de nos prévisions en apparence les plus assurées. La maladie ou la mort, ces ministres muets de ses volontés, qui n’obéissent qu’à elle seule et qui frappent sans avertir, sont, à ces heures critiques, les instrumens qu’elle emploie pour faire sentir que son action est souveraine et indépendante de tout concours humain.

Le 4 août 1744, au moment où Louis XV faisait son entrée à Metz, tout paraissait seconder ses espérances ; l’annonce que lui apportait l’envoyé du roi de Prusse enlevait, en réalité, tout péril à la

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 janvier, du 15 février, du Ier mars, du 1er avril, du 1er mai et du 1er juin.