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Page:Revue des Deux Mondes - 1884 - tome 64.djvu/125

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n’a, par conséquent, que treize ans sur le vitrail. Sa tête, de trois quarts à droite, est finement dessinée. Son costume se compose d’un pourpoint marron, par-dessus lequel est un manteau de velours bleu, rehaussé de broderies d’or. C’est presque encore un enfant. L’histoire ne parle de lui pour la première fois que sept ans plus tard, en 1551, lors du siège de Lanz. Deux ans après, il prend une part brillante à la défense de Metz et de Térouanne (1553). On le retrouve, aux côtés de son père, à la bataille de Dreux en 1562, ainsi qu’à la bataille de Saint-Denis en 1567. Devenu duc de Montmorency par la mort du connétable, il paraît comme ambassadeur à la cour de la reine Elisabeth en 1572, est en butte à la haine de Catherine de Médicis et emprisonné à la Bastille en 1574. Il meurt au château d’Écouen le 6 mai 1576, âgé de quarante-huit ans, neuf mois et dix-sept jours, sans postérité de Diane, légitimée de France, fille naturelle du roi Henri II et veuve d’Horace Farnèse. — Henri de Montmorency, le second des fils du connétable, est à la droite de son frère aîné. Il se montre presque de face, agenouillé dans un coussin de velours bleu, vêtu d’une robe violette, ouverte en carré sur la poitrine et garnie de manches en brocart d’or, tailladées et pourvues de crevés blancs. Né le 15 juin 1534, il a dix ans sur ce portrait, et il vivra jusqu’à quatre-vingts ans. Il aura dix-neuf ans au siège de Metz en 1553, et c’est en 1557 seulement, l’année même où il sera fait prisonnier avec son père à la malheureuse bataille de Saint-Quentin, que le roi l’honorera du collier de son ordre. Il prendra une part brillante à la bataille de Dreux en 1562, recevra le bâton de maréchal en 1566, et sera, comme son frère François, près de son père à la bataille de Saint-Denis en 1567. Devenu duc de Montmorency en 1576, il sera, comme tous les siens, poursuivi par la haine de Catherine de Médicis. En butte à de perpétuelles disgrâces sous les règnes de Charles IX et de Henri III, il ne retrouvera le calme que sous Henri IV, qui le fera connétable de France et chevalier du Saint-Esprit en 1595. C’est de lui et de Louise de Budos, sa seconde femme, que naîtra, le 30 avril 1595, Henri II de Montmorency qui sera le dernier de sa race[1]. — Derrière Henri de Montmorency est Charles, qui fut amiral de France et qui brisa l’écu de Montmorency d’un lambel d’argent de trois pièces. Le roi Louis XIII le fit duc de Damville et pair du royaume en 1610. Il mourut en 1612, sans postérité de Renée de Cossé. C’est ici un très jeune enfant de sept à huit ans environ. On ne voit que sa tête et le haut de son corps vêtu d’une robe violette. — Gabriel de

  1. Henri Ier de Montmorency mourut dans la ville d’Agde, en Languedoc, le 1er avril 1614. Le musée de Versailles possède de lui deux portraits, tous deux de l’école française, l’un du XVIe siècle, l’autre du XVIIe.