d’hostilités réellement et directement engagées avec la Chine ; c’est au lendemain d’un traité que le choc a éclaté, et quelques semaines après qu’il était allé annoncer au Palais-Bourbon et au Luxembourg la paix victorieuse de Tien-Tsin, M. le président du conseil a été obligé de revenir devant les chambres pour leur déclarer que le traité avait été violé, que nos soldats étaient tenus en échec, que la France avait désormais le devoir de rappeler la Chine au respect de la foi jurée, de réclamer à Pékin toutes les réparations nécessaires. En d’autres termes cette guerre avec la Chine qu’on avait voulu, qu’on avait cru pouvoir éviter, pour laquelle l’opinion n’avait visiblement aucun goût, elle peut s’imposer aujourd’hui comme une obligation d’honneur, comme la plus légitime représaille ; elle peut éclater d’un jour à l’autre si la Chine ne se hâte pas de souscrire aux conditions françaises, de punir les agressions dont nos soldats ont été les victimes et de donner des gages plus positifs de son respect des traités. Assurément M. le président du conseil n’a fait que ce qu’il devait en expédiant sur-le-champ l’ultimatum de la France à Pékin, en donnant des ordres à l’amiral Courbet, chargé de la défense du drapeau dans les mers de Chine ; il est dans son droit en exigeant, fût-ce par les armes, une réparation du gouvernement de Pékin, en réclamant aujourd’hui une indemnité pour laquelle il n’avait. pas insisté à la veille du traité de Tien-Tsin. Il a déclaré devant le parlement que rien ne serait épargné pour « sauvegarder avec résolution, avec prudence toujours, mais avec une fermeté que rien n’ébranlera, les droits et les intérêts de la France. » Soit, la France ne peut évidemment reculer devant la perfidie chinoise. Si la guerre devient inévitable par la résistance de la Chine à notre ultimatum, il faut la faire.
Qu’on se décide du moins une bonne fois à savoir ce qu’on veut, à ne point exposer sans cesse la France à des mécomptes ou à des surprises dans ces aventures lointaines, et qu’on évite surtout de compromettre légèrement, inutilement nos soldats dans des opérations mal calculées. Il est bien clair qu’au début de ces derniers incidens, il y a eu quelque faute militaire, qu’on ne devait s’engager dans une contrée inconnue, sur une frontière incertaine, qu’avec des forces suffisantes pour vaincre les résistances, pour tenir tête tout au moins à des difficultés imprévues. Il est tout aussi clair qu’on a été sur le point de commettre une faute autrement grave en rappelant sans réflexion, sans prévoyance, une partie du corps expéditionnaire à la veille même de la violation du traité de Tien-Tsin. Puisqu’on veut un empire colonial, il faut en accepter les conséquences, et ce n’est pas sans doute d’ici à longtemps qu’on pourra diminuer des forces toujours nécessaires pour assurer l’inviolabilité des traités, pour faire sentir l’autorité de la France. Si M. le président du conseil a besoin de ressources nouvelles, on ne les lui refusera probablement pas, — à la condition, toutefois qu’il n’offre pas c, e perpétuel exemple d’une politique qui,