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UNE


NOUVELLE PHILOSOPHIE


DE L’OPÉRA



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Die Kriegsgeschichte der deutschen Oper, von W.-H. Riehl. Stuttgart, 1884 ; Cotta.

Une partition qui réussit dure vingt ans, et quand on ne la joue plus, il y a partout des bibliothèques et des archives nationales pour la remiser mais tous ces opéras, grands et petits, que le flot incessant de la production universelle apporte et remporte par milliers, que devient leur âme ? Où passe l’étincelle de vie ? Avez-vous jamais réfléchi à la somme énorme d’idées musicales qui, depuis des siècles, ont dû se perdre ainsi dans l’éternel humus des nécropoles ? Avisés comme le sont nos artistes d’aujourd’hui, je leur conseillerais d’aller par là aux découvertes ; qui nous assure même que le cas ne se soit pas déjà maintes fois présenté ? Ce que je sais, c’est qu’un de nos plus charmans petits maîtres en fait d’opéras comiques, ayant pour un temps fixé sa résidence à Naples, en revint avec des trésors. « Entre ses mains, nous disait le vieil archiviste de l’endroit, nos paperasses ne chômaient pas. Je le voyais compulsant et copiant du matin au soir, et je vous réponds qu’il ne s’est pas gêné pour se tailler son habit d’arlequin dans la défroque des Fioraventi, des Generali, des Vaccaj, Pavesi et consorts. »

Rien que le matériel des bibliothèques fournirait un sujet d’études