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Le marché ne s’est d’ailleurs préoccupé ni des troubles de Belgique, ni de la crise ouvrière à Lyon, ni des ravages de l’épidémie cholérique en Italie, ni des termes si accentués de la protestation adressée par les représentans au Caire des quatre grandes puissances du continent contre la suspension de l’amortissement des dettes unifiée et privilégiée d’Egypte. La situation de la place n’ayant subi aucune modification notable, les vendeurs ne trouvent pas plus de rentes aux prix actuels qu’aux prix du mois précédent ; l’argent n’est pas moins abondant, ni le titre moins rare. La hausse va donc se faire automatiquement et par le fait des baissiers eux-mêmes.

Tous les fonds d’états, au surplus, conservent une inébranlable fermeté, et sur quelques-uns d’entre eux, la dernière quinzaine a vu se produire encore une certaine avance. Les Consolidés anglais, l’Extérieure d’Espagne, le 4 pour 100 belge n’ont pas bougé. Mais l’Italien a monté de 0 fr. 35, bien que l’épidémie sévisse encore à Naples et ait éclaté avec quelque violence à Gênes. Toutes les catégories de valeurs russes ont progressé, le 6 pour 100 1862, de 94 à 95 ; le 5 pour 100 1870, de 93 à 94 ; le 4 1/2 1875, de 87 à 88 ; le 5 pour 100 1877, de 97 à 98. Les obligations du Crédit foncier russe ont repris de 10 à 15 francs.

Le 4 pour 100 or hongrois a passé de 77.75 à 78.50. Cette avance est le résultat naturel de l’achèvement de l’opération relative à la conversion de la rente 6 pour 100 hongroise. Les titres de deux emprunts helléniques se négocient assez régulièrement, sur le marché du comptant, à 422.50 le 6 pour 100 1879 et à 358.75 le 5 pour 100 1881. Un syndicat, composé de la Banque de Constantinople et de plusieurs établissemens de crédit parisiens, va émettre en octobre ou novembre un nouvel emprunt grec dont le produit devra servir à l’abolition du cours forcé. Il s’agit d’une opération analogue à celle qui a si bien réussi à l’Italie. La somme à demander au public s’élève à 170 millions de francs (somme nominale), divisée en obligations de 500 francs, rapportant 25 francs d’intérêt.

La Serbie songe également à emprunter. Les journaux autrichiens annoncent que les pourparlers engagés pour cet objet entre le gouvernement de Belgrade et la Banque des Pays autrichiens unie au Comptoir d’escompte de Paris, ont abouti à un heureux résultat.

Une assemblée de porteurs de fonds mexicains s’est réunie ces jours derniers à Londres et a donné son approbation à un arrangement intervenu entre le comité des porteurs et le représentant du Mexique. On peut légitimement espérer que la mise à exécution de cet arrangement aura pour effet de faciliter et de rendre fructueuses les relations financières qui commencent à se rétablir entre les capitaux français et le Mexique.