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les chambres italiennes des conventions pour les chemins de fer. Cependant les capitalistes ne sont pas exempts de préoccupations sur le déficit qui pourra résulter de l’épidémie cholérique et du ralentissement des transactions commerciales.

L’Extérieure 4 pour 100 d’Espagne a fléchi d’un franc après le détachement du coupon. Là encore on redoute l’effet, sur les rentrées du trésor, de l’établissement des quarantaines et des entraves mises aux affaires d’échange avec notre pays. Les recettes des chemins de fer espagnols ne cessent de s’affaiblir. Aussi a-t-on pu constater, depuis le commencement du mois, en actions du Nord de l’Espagne et du Saragosse, des ventes importantes qui ont fait reculer ces valeurs à 500 et à 390. Les bruits qui ont couru sur l’état de santé du roi d’Espagne ont contribué également à alourdir les cours de l’Extérieure, qui a dû abandonner le cours de 60 francs.

Le 5 pour 100 Turc se maintient à 7.70, malgré l’avis officiel que la conversion, ou échange des titres, aura lieu en décembre prochain. On sait que, par suite de cette opération, la cote actuelle des divers emprunts turcs disparaîtra pour faire place à celle d’un nouveau fonds, rapportant 5 francs, pouvant rapporter plus tard et successivement jusqu’à 20 francs, et ressortant, comme prix, d’après le cours actuel, à 77 francs. Il est à craindre que du 5 pour 100 Turc à ce taux ne paraisse très cher et ne tente les baissiers. La Banque ottomane est toujours faible, ce qui s’explique et par l’état général du marché et par les incertitudes qui règnent sur les conditions dans lesquelles se déroulent les commencemens de l’exploitation du monopole des tabacs en Turquie.

L’Unifiée a valu 310 et se tient à 305. Les porteurs espèrent que la mission de lord Northbrook se terminera par la proposition d’un plan de réorganisation financière de l’Égypte, où prendrait place, sous une forme ou sous une autre, un engagement de l’Angleterre de garantir la dette générale égyptienne. Les créanciers, à cette condition, accepteraient même une réduction d’intérêt ; a fortiori se résignent-ils à la suspension de l’amortissement.

Quelques grandes valeurs ont fortement baissé depuis la dernière liquidation. On a vendu, un peu à découvert, mais aussi en portant des litres sur le marché, du Suez, des actions de nos grandes compagnies de chemins de fer, du Crédit foncier, du Gaz, de la Banque de Paris, etc. Il semble que les attaques des baissiers se soient portées exclusivement sur les titres jouissant d’une prime élevée, comme offrant seuls une marge suffisante à des opérations susceptibles de rapporter quelque bénéfice. Quant aux titres des institutions de crédit, qui se négocient à des cours peu éloignés du pair, soit au-dessus soit au-dessous, la spéculation continue à les délaisser, et le public