la culture du terrain qui les porte. Ils sont exposés à diverses maladies, dont les principales sont le pidocchio, le nero, ou mal noir, et la gomma ou gomme. Le pidocchio est une espèce de cochenille qui s’implante dans le zeste des agrumi (nom générique qui désigne à la fois les oranges et les citrons) et les déshonore sans pour cela rien leur enlever de leur qualité. Le mal noir est une espèce de poussière due à un cryptogame qui couvre les feuilles et les fruits et ralentit la végétation en entravant la respiration foliacée ; elle donne aux fruits un aspect peu agréable, qui oblige à les brosser avant de les livrer au commerce, au préjudice de leur conservation. Enfin, la gomme est un écoulement séveux qui finit par entraîner la mort de l’arbre. Elle est attribuée par les uns à un excès d’irrigation, par les autres au défaut de respiration des feuilles. La perte que causent ces diverses maladies est assez sérieuse pour que le gouvernement italien ait proposé des prix pour la découverte des remèdes à y apporter. Jusqu’ici, on n’a encore trouvé qu’un palliatif, qui consiste à planter des orangers sauvages, en remplacement des arbres malades, et à les greffer.
Outre ses fruits, l’oranger peut donner une récolte de fleurs sans nuire à la production des premiers ; un arbre de vingt-cinq à trente ans produit jusqu’à 30 kilogrammes de fleurs et de 2,000 à 5,000 fruits ; le citronnier va jusqu’à 8,000. Ces fruits, dont la cueillette se fait en deux ou même trois fois, sont généralement vendus sur pied à des négocians, qui les expédient enveloppés de papier et rangés dans des caisses sur les marchés de Londres et de New-York, principaux débouchés pour les agrumes de Sicile. Ce sont eux, surtout le dernier, qui en déterminent les prix dans l’Ile. Malgré les droits d’entrée excessifs dont ces fruits sont frappés, l’importation en Amérique est très considérable et s’élève à plus de 1 million et demi de caisses. A New-York, la vente est centralisée à Brooklyn dans un dock spécial pouvant contenir 400,000 caisses, communiquant au moyen de télégraphes et de téléphones avec les magasins de la ville et relié par des voies ferrées aux principales lignes de l’intérieur. Au moment de la récolte d’automne, qui est la principale, il se produit à l’égard des oranges de Sicile, entre les bâtimens américains, une espèce de course de vitesse analogue à celle qu’occasionne la récolte du thé, en Chine, entre les bâtimens anglais ; c’est à qui aura le premier complété son chargement et qui arrivera le premier au port de débarquement, parce qu’il s’assure ainsi, au moins pendant quelques jours, le monopole du marché.
Le prix des oranges est très variable ; à un certain moment, il s’est élevé jusqu’à 60 francs le mille et celui des citrons jusqu’à