surveillance puisse voir à ce qu’elles soient observées. Nous avons pu visiter plusieurs aliénés aisés, logés chez les hôtes, et nous pouvons dire qu’ils y avaient tout le bien-être désirable : au point de vue matériel, rien ne leur manquait.
Quant au paiement du prix de la pension, il se fait, aussi bien pour les aliénés aisés que pour les indigens, par l’intermédiaire du comité permanent, qui reçoit des particuliers ou des administrations les sommes convenues ou fixées et les remet à qui de droit.
Le prix de la journée d’entretien des aliénés indigens étant sujet à varier selon les conditions économiques, il a été décidé que ce prix serait fixé à nouveau chaque année, en prenant pour base le minimum des frais nécessaires à l’entretien des aliénés. Du reste, ce prix n’est pas absolument uniforme, même pour tous les indigens ; il peut varier selon la nature de l’affection de ceux-ci et les soins dont il faut les entourer, surtout les soins de propreté. Il est évident qu’un gâteux est plus coûteux à entretenir qu’un simple maniaque.
D’après le onzième rapport sur la situation des établissemens d’aliénés en Belgique (années 1874-1878) le prix de la journée, d’entretien était fixé, en 1878, à 0 fr. 82 pour les aliénés ordinaires, à 0 fr. 92 pour les semi-gâteux, à 0 fr. 97 pour les gâteux. Aujourd’hui, le tarif pour les malades propres a été élevé à 0 fr. 84 ; pour les semi-gâteux à 0 fr. 94 ; pour les gâteux à 0 fr. 99. Ces prix se décomposent de la façon suivante. Prenons comme exemple les 0 fr. 84 payés pour l’aliéné propre ; à l’administration reviennent : 0 fr. 09 pour le service médical ; 0 fr. 01 pour les médicamens ; 0 fr. 10 pour les habillemens ; 0 fr. 01 pour les frais de surveillance, et 0 fr. 03 pour les frais d’administration ; au nourricier reviennent 0 fr. 58 pour la nourriture et 0 fr. 02 pour le coucher, soit en tout : 0 fr. 60 par jour. Les tarifs de Gheel sont inférieurs à ceux de presque tous les asiles belges.
Quant aux prix payés par les pensionnaires ou aliénés aisés, ils varient selon le degré de bien-être que leur famille veut leur procurer : la pension peut s’élever de 365 francs jusqu’à 4,000 et même 6,000 francs par an. Quel que soit ce prix, l’administration perçoit en supplément un peu plus de 10 pour 100 sur le montant, pour les frais des services administratif et médical.
Une fois l’aliéné placé, soit chez un nourricier, soit chez un hôte, la responsabilité de son entourage devient considérable ; dans certains cas, la garde d’un aliéné est loin d’être une sinécure. Dès que le malade est entré dans la famille avec laquelle il habitera désormais, l’administration fait remettre au nourricier un petit registre