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Page:Revue des Deux Mondes - 1885 - tome 68.djvu/178

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l’indication de tous les documens utiles à la bonne exécution de leur tâche. Très sagement, les bollandistes n’avaient pas promis d’aller vite. En matière d’érudition, il y a quelque danger à improviser. Et puis, ils ne pouvaient se dispenser de refaire des tables et de réunir à nouveau bien des matériaux perdus ou dispersés.

Le premier volume qu’ils donnèrent parut à Bruxelles. C’est le tome VII d’octobre, qui comprend seulement deux jours, le 15 et le 16 de ce mois. Successivement, et à des intervalles plus ou moins rapprochés, les tomes VIII, IX, X, XI, XII et XIII d’octobre ont paru. Ce dernier porte la date de 1882 et clôt le mois. Ces sept volumes, qui composent l’œuvre des nouveaux bollandistes, ont donc exigé un travail de quarante-quatre ans. Le collège Bollandien s’est renouvelé plusieurs fois pendant cet intervalle. Le dernier volume contient une courte notice sur les pères Carpentier, Matagne et Van Hecke, morts récemment, les deux premiers dans la pleine vigueur de l’âge, le dernier plein d’années, après une collaboration assidue de près d’un demi-siècle. C’est un pieux hommage que les nouveaux paient à leurs anciens en leur succédant. Aujourd’hui, les pères Van Hoof, de Backer et Charles de Smedt, ce dernier président du triumvirat, et connu par plusieurs travaux personnels fort estimés, portent avec honneur l’héritage de leurs aînés et poursuivent courageusement, avec la sage lenteur qui est de tradition dans la maison et que nulle critique n’aiguillonne, une publication déjà plus de deux fois séculaire, et dont aucun d’eux sans doute ne verra l’achèvement. Il faut le reconnaître, l’esprit de discipline, la force du sentiment religieux et l’attachement à la gloire de l’église expliquent seuls le dévoûment à de pareils travaux, dont le plus souvent les historiens qui en profitent ignorent les auteurs, comme on s’inquiète peu de l’origine d’une source banale où l’on va puiser sans scrupule.


I

Rendre compte du contenu des sept gros in-folio des nouveaux bollandistes n’est point l’objet que je me propose ici. La Synopsis qui est d’ordinaire en tête de chaque volume, avec la division en quatre classes qui seraient parfois difficiles à justifier du status ecclesiasticus, status monasticus, status sœcularis, sexus fœmineus, suffit aux curieux. Approfondir les divers sujets traités dans ces volumes serait sans fin ; les effleurer serait à la fois long, insipide et stérile. Je veux me borner à quelques observations que m’a suggérées la lecture attentive de la partie antique de ces actes, —