qui ont formé les chaînes de montagnes, des réservoirs d’eau peuvent être brusquement déplacés et amenés ainsi en contact avec des masses à haute température.
Si l’on admet au-dessous de l’écorce terrestre l’existence d’une mer de matières fondues, on aurait des effets analogues, quand des roches hydratées viendraient, par suite de ruptures du plafond, à tomber dans ces masses ignées.
Ce qui contribue encore à appuyer l’hypothèse du rôle de la vapeur d’eau qui vient d’être présentée, ce sont les mugissemens et tonnerres souterrains, qui persistent des mois entiers et même des années, sans être accompagnés de secousses. Il est difficile de concevoir d’autres causes que des condensations subites de vapeur ou un écoulement, par un orifice étroit, de masses gazeuses à très haute tension, comme il arrivait dans le tir des anciennes fusées à la Congrève.
Quant à la vapeur qui s’est échappée de sa prison, elle doit le plus souvent reprendre très vite l’état liquide, en raison de l’énorme détente qu’elle subit, avant d’atteindre la surface du sol. Elle a d’ailleurs à traverser des kilomètres de roches relativement froides, plus ou moins aquifères et fracturées à l’infini. Elle peut aussi contribuer à la production de certaines sources thermales. Enfin, il n’est pas sans exemple que, dans un tremblement de terre, éloigné de tout point volcanique, on ait vu jaillir de certaines crevasses, non-seulement des eaux chaudes, mais aussi des matières gazeuses.
Les effets manifestes d’explosions internes, dues à la production ou à la mise en mouvement subite d’une grande quantité de vapeur à pression surélevée, se montrent à l’époque actuelle et sans que l’événement soit des plus rares. De telles explosions sont exceptionnellement formidables dans la région de Java, et l’esprit se reporte naturellement vers celle qui, le 27 août 1883, bouleversa la région comprise entre cette île et Sumatra, engloutissant une partie de l’ile de Krakatau avec ses montagnes.
A une époque plus éloignée de nous, la force des vapeurs intérieures a donné lieu à des cavités circulaires très remarquables, que l’on a nommées cratères d’explosion et qui sont bien connues, par exemple en Auvergne, au lac Pavin et au lac de Tazenat, et dans le pays de l’Eifel, où les couches stratifiées ont été coupées nettement comme à l’emporte-pièce.
Ce dont sont capables, comme puissance mécanique, des matières gazeuses ainsi mises en mouvement pouvait être à peine soupçonné jusqu’à ces derniers temps, où l’on a vu les effets des corps explosifs de la famille du fulmicoton et de la dynamite. Les effets de l’air comprimé dans le fusil à vent, ou celui des gaz de la poudre