dévoués partisans de la France, il chargea le capitaine de Lagondie, un de ses aides-de-camp, d’aller, suivi de deux escadrons, faire des représentations à l’agha d’Abd-el-Kader ; mais celui-ci, le voyant approcher, se mit en retraite. Tandis que l’officier français, n’ayant l’ordre que de négocier, se tenait sur la réserve, de nombreux cavaliers Douair, amis du captif, réussirent à joindre la troupe qui l’entraînait et à le lui reprendre. Quand il fut amené au général Trézel, il portait encore l’anneau de fer qu’El-Mzari avait fait river autour de sa jambe. Le 16, à la sollicitation des deux tribus qui craignaient la destruction de leurs récoltes, le général porta son campement au Figuier ; il y appela un bataillon du 66e et le 1er bataillon d’Afrique avec une demi-batterie de campagne. Dans cette position, il couvrait tout le pays occupé par les Sméla et les Douair. Le même jour, il conclut avec eux une convention aux termes de laquelle ils se reconnurent sujets, tributaires, et soldats de la France.
Les Gharaba, inquiets pour leurs moissons, étaient sur le qui-vive. Le 18, Khalifa, leur chef, envoya au camp un message pacifique. Le général lui répondit qu’il était sorti d’Oran pour protéger deux tribus contre les violences de l’émir, que le roi des Français voulait que les Arabes vécussent libres et qu’il ne reconnaissait à personne le droit de leur faire abandonner leurs terres. Le lendemain, le campement fut porté trois lieues plus loin, sur la route de Mascara, au bord du Tlélate. Khalifa vint rôder avec une trentaine de cavaliers en vue des avant-postes; le général lui fit offrir le prix de l’orge que les chasseurs d’Afrique ramassaient autour du camp ; mais le cheikh ne voulut rien accepter : c’était, selon lui, le droit des gens de guerre de prendre partout ce qui leur convenait.
Dès sa sortie d’Oran, le commandant de la division n’avait pas manqué d’informer le comte d’Erlon du mouvement qu’il avait jugé indispensable de faire, et du camp du Figuier, il avait fait connaître directement à l’émir sa résolution de protéger efficacement les Douair et les Sméla. Le 21, il reçut cette réponse d’Abd-el-Kader : « Vous savez à quelles conditions le général Desmichels s’est engagé avant vous, et vous m’avez fait les mêmes promesses, à votre arrivée, de nous rendre chaque homme qui aurait commis une faute et se serait sauvé chez vous, et cela quand bien même il ne s’agirait que d’un seul individu. A combien plus forte raison doit-il en être ainsi quand il s’agit de deux tribus ! Les Douair et les Sméla sont au nombre de mes sujets et, d’après notre loi, j’ai le droit de faire d’eux ce que bon me semble. Aujourd’hui, si vous retirez votre protection à ces tribus et si vous me laissez leur commander comme autrefois, rien de mieux ; mais si vous voulez contrevenir à ce qui a été convenu, mandez votre