impossible de faire autrement. Dans l’intérêt même du catholicisme, il devait souhaiter qu’une paix durable fût conclue par les franciscains et l’archevêque. Aussi s’arrangea-t-il de façon à ce que les deux parties soumissent directement ce litige au seul tribunal compétent, c’est-à-dire à la curie romaine. Il était sûr en effet que, par suite des explications loyales qu’il fournirait lui-même au Vatican, le bon sens de la curie découvrirait aisément la solution la plus satisfaisante et la ferait prévaloir. C’est ce qui ne manqua pas de se produire. Le décret du saint-siège, en date du 14 mars 1883, mit fin au différend de la façon la plus simple : ce décret ordonnent aux franciscains de céder à l’archevêque trente-cinq cures faisant partie du diocèse de Serajewo et de Banjaluka en leur abandonnant les autres. Les cures ainsi cédées devaient être sécularisées ; mais il était décidé que, dans le cas où il conviendrait à l’archevêque d’en confier quelques-unes à un franciscain, celui-ci demeurerait quand même soumis au provincial de son ordre et que, par conséquent, il pourrait être révoqué par lui aussi bien sur la demande de l’ordre que sur celle de l’archevêque. De cette façon, le démêlé prit fin, et les deux parties se montrèrent satisfaites. L’archevêque recevait, il est vrai, un certain nombre de cures dont il lui était loisible de disposer à son gré en y plaçant, au besoin, des prêtres séculiers ; mais il était évident que ce serait là, pendant longtemps, un droit purement théorique, les prêtres séculiers faisant totalement défaut. Et, en effet, à l’exception de la cure de Serajewo, toutes sont demeurées, comme auparavant, entre les mains des franciscains. Non-seulement le gouvernement austro-hongrois s’est employé de son mieux à amener cette solution équitable, mais il a fait en sorte que l’administration du diocèse de Banjaluka, demeurée vacante, fût confiée, au début de l’année 1884, à un franciscain bosniaque, Marian Markovics. Il a montré ainsi l’intérêt qu’il attachait au maintien et à la prospérité des franciscains de Bosnie, qui ont répondu à sa bienveillance par une altitude des plus loyales.
En somme, à part le diocèse de Trébinje, qui ne leur a jamais appartenu, les franciscains exercent ainsi les fonctions ecclésiastiques dans toute l’étendue des provinces occupées. Mais ils ont cessé d’être le seul ordre religieux existant en Bosnie. Sans parler des jésuites, qui se bornent jusqu’ici à diriger le séminaire de Trawnik, les trappistes étaient déjà venus s’installer dans le pays avant l’occupation, et leur couvent de Maria-Stern, près de Banjaluka, peut servir de modèle pour les exploitations agricoles. A côté de ces deux ordres, des congrégations de femmes ont depuis longtemps étendu leur activité à la Bosnie et l’Herzégovine. Les sœurs de charité étaient déjà, du temps de la domination turque, établies à Serajewo, sous