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marché des inscriptions flottantes en rentes 3 pour 100 et 4 1/2 les gros contingens espérés. Il est juste de dire que ces capitaux ont été attirés par des émissions intéressantes et qui paraissent avoir pleinement réussi.

Tout d’abord la Compagnie des chemins de fer de l’ouest-algérien offrait un lot d’obligations (70,000 environ) à 335 francs, rapportant l’intérêt habituel de 15 francs par an, et remboursables à 500 francs. Ce titre se présentant avec l’estampille de la garantie de l’état, l’épargne s’est jetée sur l’émission. Une compagnie de chemins de fer, étrangère il est vrai, mais qui a été constituée par des capitaux français, et qui a su toujours se conserver chez nous de puissantes sympathies, la Compagnie des chemins autrichiens, a offert également au public, par l’entremise de la Banque de Paris, environ cinquante mille obligations. Le crédit des Chemins autrichiens est très haut coté, en France, comme en Autriche-Hongrie et en Allemagne, bien que les bénéfices annuels de la compagnie aillent en s’affaiblissant peu à peu tous les ans à mesure que s’étend son réseau. Les obligations des séries négociables en France ont atteint le cours de 402 francs ; elles rapportent, il est vrai, 15 francs nets, la Compagnie prenant toujours les impôts à sa charge, tandis que les obligations françaises subissent un impôt de 1 fr. 20 qui ramène leur revenu à 13 fr. 80 ; les obligations nouvelles ont été mises en vente à 376 fr. 25. On assure que les demandes ont été très nombreuses et que la Banque de Paris n’a pu les servir intégralement.

Cette opération, comme celle de l’Ouest algérien, a eu lieu le 28 juillet. Deux jours plus tard, l’emprunt égyptien, prévu et autorisé par la convention signée à Londres en mars 1885, a été lancé sur les places de Londres, Paris, Berlin et Francfort. On sait qu’en vertu de cette convention, les grandes puissances européennes se sont engagées à garantir conjointement et solidairement le service d’intérêt et d’amortissement d’un emprunt de 9 millions de livres sterling. Que ferait le gouvernement du khédive tant pour payer les indemnités d’Alexandrie que pour parer aux déficits et couvrir des dépenses extraordinaires ?

La convention ne devait devenir exécutoire qu’après avoir été ratifiée par les parlemens des puissances signataires. Les parlemens anglais et français ont satisfait à cette condition. Mais il manquait la ratification des parlemens d’Autriche-Hongrie, d’Allemagne et d’Italie. La situation précaire du trésor égyptien n’a pas permis d’attendre l’accomplissement des formalités nécessaires. Le nouveau cabinet anglais a obtenu de la bienveillance des puissances du continent l’autorisation de procéder sans plus de retard à l’émission. Le nouveau 3 pour 100 égyptien constitue une première charge sur l’ensemble des