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UN
DÉPARTEMENT FRANÇAIS

III.[1]
LE CHEF-LIEU, LA HAUTE BOURGEOISIE ET LA POLITIQUE.

I.

Le train siffle. La voie, décrivant une courbe, serre de près le grand fleuve national qui roule lentement ses eaux limoneuses. On ne voit pas encore la ville, mais le profil d’une cathédrale se dresse à l’horizon comme dans un rêve. Le train s’engouffre sous un tunnel. À la sortie, la perspective change. La cathédrale a tourné sur elle-même. On distingue, au-dessus d’une forêt de cheminées, la découpure des tours, la dentelle des clochetons, la pointe barbelée de la flèche. D’autres clochers surgissent au milieu de monstruosités modernes : noirs cylindres à gaz écrasant de leur poids l’hydrogène impondérable, longues cheminées d’usines à la gueule barbouillée de suie, échafaudages énormes qui semblent de grands métiers à

  1. Voyez la Revue du 15 juillet et du 1er août.