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Page:Revue des Deux Mondes - 1885 - tome 70.djvu/966

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Le Crédit foncier est très ferme à 1,315. Depuis quelques jours, il est demandé constamment des titres par voie d’escompte. Ces achats sont sans doute provoqués par le fait que le Crédit foncier va ouvrir, par les prêts scolaires, un nouveau débouché aux capitaux de sa clientèle. Les départemens, villes et communes, pourront, en effet, emprunter à cet établissement, dans les conditions de la loi du 20 juin 1885, les sommes nécessaires à l’installation de leurs écoles. Comme ces conditions, très avantageuses, seront certainement mises à profit, les opérations du Crédit foncier vont prendre de ce chef un nouveau développement qui ne peut que profiter à ses actionnaires.

Le Comptoir d’escompte, sur lequel se maintient un certain courant de transactions au comptant, est très ferme à 975. La Banque de Paris souffre davantage de l’état général des affaires; la crainte de voir l’exercice 1885 donner des résultats inférieurs à ceux de 1884 a déterminé quelques ventes qui paraissent d’ailleurs s’être arrêtées lorsque le prix de 650 francs a été atteint en réaction.

Il n’y a absolument rien à dire du Crédit lyonnais, de la Société générale, de la Banque franco-égyptienne, de la Banque d’escompte, du Crédit mobilier et de toutes les autres banques françaises et étrangères, dont les titres, malgré des cours relativement fort dépréciés, n’exercent plus depuis longtemps aucune attraction sur l’épargne, celle-ci réservant toutes ses faveurs aux placemens à revenu fixe, surtout aux obligations de chemins de fer dotés de la garantie de l’état. Ainsi s’explique le succès si remarquable de la souscription aux obligations de l’Ouest-Algérien. Il était offert moins de 70,000 titres: il en a été demandé près d’un million par plus de 40,000 souscripteurs. La répartition n’a pu donner que 2 I/4 pour 100 du montant des demandes.

L’émission du nouvel emprunt égyptien en 3 pour 100, à 95 1/2, n’a pas moins bien réussi. Il est vrai qu’il s’agissait d’une valeur exceptionnelle, garantie par six grandes puissances, y compris l’Angleterre, dont le 3 pour 100 se cote autant dire au pair. Les souscripteurs n’ont obtenu qu’une fraction insignifiante des demandes qu’ils avaient présentées. L’Égyptien 3 pour 100 garanti se négocie, depuis l’émission, avec une prime d’environ 3 pour 100.

Disons enfin que le Nord de l’Espagne, ayant émis, le 6 courant, 50,000 obligations à 317 francs, pour la construction de deux nouvelles lignes, n’a pu répartir que 35 pour 100 aux demandes de titres libérés, les souscriptions en titres non libérés ayant dû être complètement mises de côté et considérées comme non avenues.


Le directeur-gérant : C. Buloz.