De tous nos grands écrivains, et sans excepter Molière même, Pascal est assurément celui qui, dans notre siècle, a le plus exercé la critique et l’histoire. Il y en a diverses raisons. Le petit nombre des œuvres en est une première : les Provinciales et les Pensées tiennent, ou pourraient tenir en deux ou trois minces volumes ; on peut les lire en quelques heures et se flatter de les avoir comprises ; ni Bossuet, ni Fénelon, ni Voltaire, ni Rousseau ne s’expédient aussi promptement. En second lieu, la nature ou l’objet des œuvres a entretenu depuis deux siècles, et même, dans notre temps, renouvelé leur popularité. Tous les jours, contre la célèbre compagnie dont elles n’ont d’ailleurs ni ébranlé le crédit ni diminué le pouvoir dans l’église, nous voyons qu’on invoque les Lettres provinciales. Et pour les Pensées, quelle qu’en soit la valeur comme apologie du christianisme, le problème qu’y agite l’âme passionnée de Pascal n’a pas cessé d’être celui qu’il faut que
Page:Revue des Deux Mondes - 1885 - tome 71.djvu/200
Apparence
Cette page a été validée par deux contributeurs.
REVUE LITTÉRAIRE
DE QUELQUES TRAVAUX SUR PASCAL
I. Première, quatrième et treizième Lettres provinciales, avec une introduction, par M. Ernest Havet. Paris, 1881 ; Delagrave. — II. Première, quatrième et treizième Lettres provinciales, par M Henry Michel. Paris, 1881 ; Belin. — III. Les Premiers Jansénistes et Port Royal, par M. Ricard. Paris, 1883 ; Plon. — IV. Les Pensées de Pascal considérées comme apologie du christianisme, par M. Adrien Gory. Paris, 1883 ; Fischbacher. — V. Pascal, physicien et philosophe, par M. Nourrisson. Paris, 1885, Em. Perrin. — VI. Œuvres de Pascal, avec une introduction générale, par M. L. Derome. Paris, 1885 ; Garnier frères.