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rieure de son pays qu’il n’a rien fait pour engager la nation espagnole dans la voie des alliances lointaines, artificielles et onéreuses ; c’est l’œuvre d’un autre ministère. Il n’a, quant à lui, qu’à saisir l’occasion de rendre l’Espagne à sa liberté, de la laisser à ses goûts et ses instincts.

CH. DE MAZADE.


LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Les transactions n’ont repris aucune activité sur notre marché pendant la seconde quinzaine du mois d’août. Cependant la persistance du bon marché de l’argent, les prix infimes auxquels se sont tenus les reports à la dernière liquidation des valeurs, l’annonce d’une solution satisfaisante donnée, provisoirement au moins, au conflit anglo-russe, les interprétations favorables dont l’entrevue du tsar et de l’empereur d’Autriche a été l’objet dans la presse européenne, tout cet ensemble de faits a déterminé, en dépit du marasme général des affaires et de la dispersion, habituelle en août, de la clientèle des diverses Bourses, une certaine amélioration de cours sur les fonds publics, tant étrangers que français.

Les consolidés notamment ont dépassé le pair, s’élevant de 99 15/16 à 101 5/16. Le Stock-Exchange s’est montré très satisfait des dernières propositions de la Russie relativement à la difficulté, depuis si longtemps pendante, de la passe de Zulficar. Il ne s’est nullement ému, d’autre part, de certains bruits d’après lesquels la rencontre des deux souverains d’Autriche et de Russie aurait eu des résultats assez menaçans pour l’Angleterre, s’il était vrai que la cour de Saint-Pétersbourg eût obtenu de celle devienne la garantie de la neutralité de la Turquie dans le cas d’une guerre anglo-russe en Asie. Enfin, quel que soit réellement l’objet de la mission de sir Drummond Wolff à Constantinople, on paraît convaincu, dans les cercles officiels de Londres, que cette mission portera d’heureux fruits, aussi bien au point de vue du règlement des affaires d’Egypte qu’à celui du resserrement des relations amicales entre la Porte-Ottomane et la Grande-Bretagne.