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LES
LIVRES D'ETRENNES

Ce n’est pas notre faute, mais plutôt celle des éditeurs, peut-être aussi cette fois celle des temps et de la politique, si nous sommes obligé, chaque année, dans cette rapide revue des livres d’étrennes, de passer par les mêmes chemins, de louer presque les mêmes livres de la même manière, et de nous souhaitera nous-même, pour la prochaine année, de nous moins ressembler, — Nous n’avons pas la prétention de croire que nous ayons contribué à vaincre notre vieille ennemie, la chromolithographie ; le fait est cependant, nous le constatons avec plaisir, qu’elle s’est peu montrée cette année, presque timidement. L’impression en couleurs la remplace avantageusement, et même quelques éditeurs sont enfin parvenus à enlever au procédé ce qu’il avait naguère encore d’apparence tout industrielle, si je puis ainsi dire, pour lui donner une vraie valeur d’art. Tels sont MM. Boussod et Valadon, dans une fort belle publication : l’Armée française, types et uniformes, qui coïncide plutôt avec le temps des étrennes qu’elle n’est vraiment un livre d’étrennes ; et dont il n’a paru d’ailleurs que la première livraison[1]. Les dessins et les compositions de M. Edouard Detaille, à eux seuls, pour leur élégance unique dans l’exactitude et leur vivacité dans la justesse, mériteraient une longue étude, si le nom de M. Detaille n’y suppléait sans doute. Il y aurait à signaler dans le texte, d’autre part, des renseignemens historiques d’une valeur certaine, que l’on ne trouverait pas ailleurs, que l’on s’étonne d’apprendre ici pour la première fois, tant il semblerait naturel qu’on les connût de tout temps. Mais,

  1. Boussod et Valadon, éditeur.