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Weckerlin : Bon voyage, monsieur Dumollet ; Il pleut, bergère ; Mon père m’a donné un mari ; et pour des amateurs déjà plus avancés en âge, à la librairie Armand Colin, voici les Maîtres de la musique, avec portraits, notice historique, catalogue sommaire des œuvres, et de chacun d’eux un fragment pour les caractériser. La série commence à Lulli et se termine à Bizet, M. Léopold Dauphin a voulu faire pour la musique ce que l’on a fait tant de fois pour la littérature : un recueil de morceaux choisis, transcrits pour voix d’enfans, — ce point est utile à noter, — et disposés de façon à pouvoir être indifféremment chantes ou exécutes au piano.

N’avons-nous oublié personne ? Avons-nous quelque part ou ailleurs mentionné les Derniers Récits de Mme L. Sw.-Belloc, une Galerie des enfans célèbres, de M. François Tulou, un choix d’articles de Sainte-Beuve : Originaux et Beaux Esprits, un choix aussi de Lettres de Mme de Sévigné, tous ces volumes publiés par la librairie Garnier ? Nous ne nous rappelons pas non plus avoir signalé les alphabets, et les très jolis albums, très brillamment coloriés surtout, de la maison Quantin. Mais « ils sont trop, » et le courage nous manque, le temps aussi, la place même, et il faut s’arrêter.

Nous ne saurions cependant nous dispenser de dire quelques mots de trois ou quatre ouvrages, ou qui ne rentrent dans aucune des catégories que nous avons essayé de faire, ou qui nous parviennent trop tard pour que nous ayons pu les signaler en leur lieu. Quel est l’homme d’esprit qui persiste à se cacher sous le pseudonyme de Crafty ? Le succès de Paris à cheval, il y a deux ou trois ans, n’avait pu l’engager à lever son masque ; le lèvera-t-il si la Province à cheval[1], comme nous l’espérons, obtient cette année le même franc succès ? « Faire voir aux lecteurs les sportsmen parisiens en déplacement et les sportsmen provinciaux à domicile ; le faire assister à leurs réunions, à leurs chasses, à leurs courses, lui faire prendre part en même temps aux cross country et aux rallye-papers » non sans s’amuser en chemin des uns et des autres, dudit lecteur et de soi-même, tel est le but que s’est proposé l’auteur de la Province à cheval. Sa plume et son crayon nous paraissent y avoir également réussi.

Les Grandes Scènes historiques du XVIe siècle[2] sont un livre d’un autre ordre. Si je disais au lecteur que ce beau volume est la reproduction en fac-similé du recueil de Tortorel et Perissin, je ne lui apprendrais sans doute pas grand’chose. Qu’il ne rougisse pas de son ignorance ! Il y a vingt-cinq ans, nous dit leur biographe, on ne savait rien de Perissin ni de Tortorel. Du moins connaissait-on leur œuvre, et nous voyons qu’en vente publique, les exemplaires en atteignaient

  1. Plon, éditeur.
  2. Fischbacher, éditeur.