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CULTIVATEURS ET VIGNERONS
EN ALGERIE

Que le lecteur n’attende ni ne redoute l’utile fatigue de déchiffrer ici un traité systématique. Nous n’essaierons pas même de résumer les statistiques algériennes, ni les comptes rendus administratifs. La littérature du sujet est déjà trop riche pour ne pas effrayer les gens pressés. Nos prétentions sont à la fois plus modestes et plus téméraires. Nous ne voulons relater que ce que nous avons vu de nos yeux, en deux hivers successifs passés à parcourir l’Algérie presque entière, et à l’étudier consciencieusement dans son avenir comme colonie. Nos renseignemens serviront de base exclusive à nos opinions.

Nos observations toutes personnelles, puisées plus souvent auprès des gens et sur les lieux que dans les livres, touchent de trop près aux questions récemment débattues, dans nos chambres et dans nos commissions parlementaires, pour ne point offrir quelque intérêt. Nous sortirons d’ailleurs des généralités et nous placerons résolument en face des applications pratiques, des projets réalisables.

Il est évident que tout homme qui songe à planter sa tente en Algérie, à moins de s’y faire négociant ou de s’associer aux compagnies