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LA
PROPRIETE FONCIERE
A L'ETRANGER ET EN FRANCE

Études économiques et Statistiques sur la propriété foncière ; le morcellement, par M. Alfred de Foville, chef du bureau de statistique et de législation comparée au ministère des finances, professeur au Conservatoire des arts et métiers. Paris, 1886 ; Guillaumin.

Les théoriciens et les législateurs s’occupent de nouveau, en Europe et en Amérique, de la propriété foncière rurale. Parmi les premiers, les uns, comme M. Henri George, attribuent tous les maux de la société humaine à la propriété territoriale privée, qu’ils voudraient abolir. D’autres se contenteraient de répandre, là où elle n’existe guère que comme échantillon, la propriété des paysans, peasant proprietorship. Quelques-uns n’admettent que les associations coopératives pour donner au sol toute sa valeur et pour asseoir solidement l’état social de l’avenir. En France, il se rencontre encore des écrivains qui affirment que la terre ne se trouve pas chez nous assez divisée, et que par l’impôt ou d’autres procédés de contrainte on doit pourvoir à un démembrement des quelques rares grands domaines qui subsistent comme des témoins d’un ordre de choses disparu. En sens inverse, quelques agronomes et quelques publicistes se plaignent des frais, des pertes de temps, des servitudes, des insuffisances d’une culture trop morcelée et convient l’état à ordonner des remaniemens et des remembremens obligatoires des propriétés trop éparses. Dans d’autres pays, comme en Italie, il ne