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UN
SIECLE DE MUSIQUE FRANCAISE

L'OPERA COMIQUE

II.[1]
D’HEROLD A BIZET.


I.

Le trio des maîtres de l’opéra comique se complète, avec Boïeldieu, par Herold et par Auber. De ces deux derniers, l’un fut un musicien de génie, l’autre, un musicien d’esprit. Tout pour eux fut différent : le talent et la destinée. A l’un la Providence mesura les années et défendit les œuvres nombreuses ; à l’autre elle accorda la fécondité d’une vie presque centenaire. Elle avait arraché des mains d’Herold sa lyre toute vibrante ; elle laissa le vieil Auber s’endormir doucement sur la sienne.

Herold mourut très jeune, comme devait mourir, près de quarante ans après lui, un musicien de sa race, George Bizet ; mais il

  1. Voyez la Revue du 1er février.