Page:Revue des Deux Mondes - 1886 - tome 75.djvu/616

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
JURY ET LES AVOCATS

I. Le Jury criminel en Espagne, par son excellence don Manuel Silvela, de l’académie espagnole, ambassadeur d’Espagne à Paris. Montpellier, 1884; Hamelin frères. — II. Le Barreau moderne français et étranger, par Jules Le Berquier, 2e édition. Paris, 1882; Marchal. — III. Discours et plaidoyers de Chaix d’Est-Ange, publiés par M. Rousse. Paris, 1862; Didot. — IV. Plaidoyers de Berryer. Paris, 1876-1878; Didier. — V. Plaidoyers politiques et judiciaires de J. Favre, publiés par Mme veuve J. Favre. Paris, 1882; Plon. — VI. Discours et plaidoyers de Me Allou, publiés par M. Roger Allou. Paris, 1884 ; Durand et Pedone-Lauriel. — VII. Discours, plaidoyers et œuvres diverses de Me Rousse, publiés par M. F. Worms. Paris, 1884 : L. Larose. et Forcel. — VIII. Plaidoyers de Ch. Lachaud, recueillis par M. F. Sangnier. Paris, 1885; Charpentier.


I.

Don Manuel Silvela, ancien ambassadeur d’Espagne à Paris, a publié naguère une piquante étude sur le jury criminel en Espagne. On sait que nos voisins avaient fait, en 1872, l’essai du jury criminel et s’en étaient dégoûtés au bout de quatre ans. Mais plusieurs hommes d’état voulurent recommencer l’épreuve, et la question fut soumise aux cortès. Don Silvela prononça devant le sénat espagnol, à cette occasion, en avril et en mai 1883, une série de discours, et reproduisit l’année suivante, dans une brochure écrite en langue française, les idées qu’il avait exprimées au sénat. L’auteur y malmène avec une certaine vivacité non-seulement ce jury qu’avait possédé l’Espagne et que l’Europe ne lui envia jamais, mais l’institution même du jury, envisagée d’une façon plus générale. Cette publication, loin d’amener en France, comme on eût pu s’y attendre,