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UNE PAGE
DE
L’HISTOIRE DU MEXIQUE

DONA MARINA ET HERNAND CORTÈS.

C’est une tendre, héroïque, séduisante et touchante figure que celle de doña Marina, cette Indienne de race nahuatl à laquelle Hernand Cortès dut, en partie, les victoires qui le rendirent maître du plus puissant des empires du Nouveau-Monde. Dans la rencontre qu’il fit de cette jeune femme dès le début de son aventureuse expédition, dans l’attachement qu’il lui inspira et qu’il partagea, les premiers historiens du héros castillan ont tous voulu voir un fait miraculeux. A notre époque d’incrédulité, où l’intervention d’une providence quelconque dans les événemens du monde ou de la vie d’un homme est considérée comme une superstition, où il est clairement démontré, paraît-il, que tout découle de causes et d’effets mécaniques, l’assertion des écrivains espagnols prête au sourire. Toutefois, il est difficile à un esprit sensé, impartial, de ne pas remarquer dans les faits compliqués qui mirent en présence Cortès et doña Marina et qui eurent de si importantes conséquences politiques, un ensemble de coïncidences ayant le caractère de calculs prémédités. Il est certain que sans doña Marina, sans sa double connaissance de la langue maya et de la langue aztèque. Cortès eût