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LES
COMMENCEMENS D’UNE CONQUÊTE

VII.[1]
LA PREMIÈRE EXPÉDITION DE CONSTANTINE.


I.

Lorsque, dans le second mois de l’année 1836, le ministère dit du 22 février avait été constitué sous la présidence de M. Thiers, les amis de l’Algérie s’étaient inquiétés d’y voir M. Hippolyte Passy, le chef des économistes opposés à la conquête ; leur inquiétude avait redoublé lorsqu’avait été nommée la commission du budget en majorité hostile à leur espoir; ils touchèrent au découragement quand le rapporteur de la commission, M. Baude, proposa, le 20 mai, de réduire à 19,320 hommes (indigènes compris) l’effectif des troupes entretenues en Afrique ; le gouvernement demandait 22,920 hommes; l’année précédente, la chambre en avait accordé 21,000. Il paraissait évident que, n’osant pas réclamer directement l’abandon qui avait été repoussé en principe, la commission se proposait d’y revenir par un détour, en diminuant progressivement, une année après l’autre, les allocations et les contingens, l’argent et les hommes.

La discussion s’ouvrit le 9 juin. L’événement de cette première séance fut le discours de M. Thiers : « Je le déclare au nom du

  1. Voyez la Revue des 1er janvier, 1er février, 1er mars, Ier avril, 15 mai 1885 et 1er janvier 1887.